Commerce extérieur

Commerce extérieur marocain

A l’instar des autres pays émergents et en développement, le Maroc s’est engagé, depuis le début des années 80, dans un processus de libéralisation de son commerce extérieur, à travers l’adoption d’un certain nombre de mesures pour promouvoir les exportations et libéraliser les importations via la suppression des listes de produits interdits ou soumis à des restrictions quantitatives et la réduction des droits de douanes.

Des progrès notables ont été réalisés par le Maroc avec l’instauration de la liberté d’importer ou d’exporter des biens et services, sous réserve de respecter la réglementation en vigueur.

L’adoption de la loi sur le commerce extérieur en 1993 s’est traduite par l’élimination des restrictions quantitatives et le recours aux tarifs douaniers comme principal moyen de protéger la production intérieure.

A partir de 1996, le Maroc a poursuivi le processus visant la simplification, la transparence et la rationalisation de la fiscalité douanière, notamment à travers :  la réduction du nombre de quotités du droit d’importation applicables aux produits non agricoles à 7 taux (2,5%; 10%; 17,5%; 25%; 32,5% ; 40% et 45%). En plus de ces droits d’importation, il faut ajouter une taxe parafiscale de 0,25% sur les biens importés.  la suppression en 1996 des colonnes G et U du Tarif des droits d’importation et l’incorporation en 2000 du Prélèvement Fiscal à l’Importation (PFI) dans le droit d’importation.  l’intégration des dispositions à caractère tarifaire prévues par la Loi-cadre n°18-95 formant charte de l’investissement dans le tarif douanier.  l’allégement de la fiscalité douanière appliquée aux produits faisant l’objet de la contrebande (Loi de Finances 2007 notamment).  la confirmation du rôle économique du droit de douane par la réduction et l’harmonisation du tarif appliqué aux matières premières et aux intrants.

Importations et exportations dans le cadre du commerce extérieur:

Après avoir progressé à un rythme soutenu au cours de la période (1981-1990), les exportations du Maroc ont enregistré une contre-performance durant la décennie 90, progressant à un taux de 6,9%, après 16% une décennie auparavant. Cette situation a perduré entre 2001 et 2006, période durant laquelle le rythme d’augmentation des exportations a été à la fois faible et légèrement inférieure à celui du PIB (6,2%).

Croissance moyenne du PIB, des importations et des exportations (Prix courants)

Moyenne (1981-1990) Moyenne (1991-2000) Moyenne (2001-2006)
PIB

Importations

Exportations

       11,3                     5,3                   6,5

14,6                     7,3                   9,5

16,0                     6,9                   6,2

Le manque du dynamisme des exportations affiché depuis 1991 s’explique par la sensibilité encore élevée de l’offre exportable eu égard aux facteurs exogènes, notamment l’évolution mitigée des prix des phosphates et la succession de phases de repli de l’activité économique dans la zone euro. En effet, la concentration des exportations marocaines sur le marché européen les rend vulnérables aux effets de retournement du cycle conjoncturel dans la zone et son corolaire le repli de la demande adressée par cette zone à notre pays. Non moins important, le retour sur la période récente des échanges de textile-habillement au système général, avec l’expiration de l’AMF en 2005, a fortement affecté les exportations de ce secteur, compte tenu de l’exacerbation de la concurrence émanant de certains pays émergents d’Asie et d’Europe Centrale. Du côté des importations, leur progression est demeurée, somme toute, soutenue, avec un taux de croissance de 9,5% en moyenne sur la période 2001-2006 contre 7,3% entre 1991- 2000. Cette évolution traduit conjointement les effets liés au processus de rattrapage économique, comme en témoigne la hausse des achats des biens d’équipement et d’intrants nécessaires à la relance de l’investissement, et les incidences du renchérissement des cours des matières premières, notamment le pétrole brut et les céréales. En effet, les importations pétrolière et céréalière ont fortement augmenté pour atteindre des niveaux records, s’établissant respectivement à 26,2 et 13,9 milliards de dirhams en 2007.

Compte tenu de ces évolutions, les échanges extérieurs du Maroc se sont soldés par une aggravation du déficit commercial, qui est passé de 44 milliards de dirhams en 2001 à 97,9 milliards de dirhams en 2006, ramenant ainsi le taux de couverture de 64,6% à 53,3% durant la même période. En termes de répartition géographique du solde de la balance commerciale, le déficit le plus important a été enregistré avec l’Arabie Saoudite, compte tenu des importations de pétrole brut effectuées auprès de ce pays, suivie de la Chine. Ce niveau de déficit pourrait être interprété à première vue comme le reflet de la fragilité du tissu productif national et de la sensibilité encore élevée de l’économie marocaine aux chocs exogènes. Néanmoins, compte tenu du stade du développement du Maroc et de sa moindre dotation en ressources énergétiques, ce déficit commercial parait relativement justifié étant donné que les importations de biens d’équipement et de produits énergétiques représentent respectivement 21,7% et 21,8% des importations totales en 2006.

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