Finance

L’analyse financière

Les utilisateurs de l’analyse financière :

  • Les gestionnaires de l’entreprise
  • Les actionnaires actuels et potentiels
  • Les prêteurs (banques, organismes financiers, obligataires, sociétés mères et  mêmes d’autres entreprises).
  • Les intermédiaires (les analystes financiers et medias)
  • Les administrations
  • Les concurrents

Ainsi que  les entreprises susceptibles de prendre des participations, absorptions ou de procéder a des offres publiques d’achat ou de vente.

Etant menés à prendre des décisions différentes et diverses :

  • Décision de gestion
  • Achat ou de vente de titres
  • Accord ou refus de crédit
  • Acquisition totale ou partielle d’actifs.
  • Certains utilisateurs s’intéresseront beaucoup plus sur un aspect plutôt que d’autres.

Les gestionnaires sont les plus intéressés par l’analyse financière interne, et ils sont les mieux placés pour procéder à des analyses plus fines vue  leurs rapprochement de l’entreprise et connaissance de ses problèmes en plus qu’ils disposent des informations réelles et complètes.

Ces analyses ont pour objectifs de :

  • Porter un jugement sur la gestion passée, réalisation des équilibres financiers, la rentabilité, la solvabilité ainsi que le risque financier encourus par l’entreprise.
  • Guider les décisions  de la  direction générale et financière (décisions d’investissement, de financement ou distribution de dividendes)
  • Constituer une base de prévisions financières (budget de trésorerie , plan d’investissement)
  • Enfin, elles servent d’instruments de contrôle de gestion.

On distingue plusieurs catégories d’actionnaires de l’entreprise :

  • Actionnaires individuels (particuliers et salariés)
  • Les banques
  • Les entreprises
  • Les fonds communs de placement (SICAV et FCP)
  • Les investisseurs institutionnels tels les sociétés d’assurances
  • Ainsi que l’Etat dans de grandes sociétés.

Les actionnaires en général sont directement intéressés par l’accroissement de la valeur de l’entreprise, certains sont plus préoccupés par des objectifs futurs et raisonnent à long et moyen terme que des gains à court terme tel les actionnaires stables.

Mais dans tout les ce sont les bénéficient qui les importent puisqu’ils représentent leur rémunération (dividendes et plus values)

C’est pourquoi ils font recours à des analystes financiers qui peuvent dégager les perspectives de développement et évaluer les actions sur le marché financier que ça soit par :

L’analyse fondamentale basée sur les états financiers ou par l’analyse graphique utilisant les courbes d’évaluation des cours.

Pour les investisseurs institutionnels gérant des montants très élevés et étant soumis à des à des contraintes de liquidité très fortes ils utilisent leurs propres analystes qui ont des relations directs avec les entreprises.

Pour les banques :

Ils visent beaucoup plus le risque de crédit ou de non remboursement lorsqu’ils accordent un financement.

Si les prêts sont à courts termes  elles seront intéressés surtout par la liquidité de l’entreprise et sa capacité de faire face aux échéances à court terme.

Par contre s’il s’agit de prêt à long et moyen terme elles veulent s’assurer de la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise puisque le remboursement du principal et le payements des intérêts en dépend.

Mais quelque soit la nature et la durée du prêt c’est la structure financière de l’entreprise qui fait l’objet d’analyse puisqu’elle traduit les degré de risque.

Pour les obligataires :

Elle leurs permet de mesurer le degré de risque de leurs créances surtout par l’évaluation des actifs et des dettes.

Ailleurs des agences de notation « rating » tels Moody’S et Sandard and poor’s et d’autres facilitent l’évaluation du risque des obligations émises par des notes qui leurs sont attribués et qui traduisent la capacité de remboursement de l’emprunteur.

Pour les fournisseurs :

Ces derniers veulent surtout connaître le risque qu’ils encourent lorsqu’ils traitent avec une entreprise, du fait qu’ils possèdent des dettes chez la société qui doit être assez solvable et crédible à l’égard de l’une des parties les plus importante pour sa continuité (les fournisseurs),

Pour les clients :

De même la santé financière constitue le point d’intérêt des clients qui peuvent fournir des avances  a l’entreprise et qui doivent aussi s’assurer de la sécurité de leurs approvisionnement.

Pour les salariés l’entreprise représente la seule et unique source de revenues.

Sa performance et son bon fonctionnement constituent  pour eux beaucoup lus que n’importe qui un véritable souci.

C’est pour cette raison et afin de motiver l’élément le plus important dans l’entreprise  que dans certains pays le régime de participation des salariés aux fruits de l’expansion est obligatoire et imposé aux sociétés employant plus de 100 salariés.

D’où la naissance de l’actionnariat salariale qui fait des salariés un facteur indispensable dans l’entreprise qui partage les bénéfices ainsi que les risque éventuelles et ceux soit par :

Des options de souscriptions ou d’achats d’actions pour les salariés

Emission ou achat en bourse d’actions qui leurs sont réservés

Distribution exceptionnelle d’actions en faveurs des salariés dans la limite de 3% du capital social et dans la conditions que l’entreprise ait distribuer au moins deux dividendes au cours des cinq derniers exercices.

Une partie importante des revenus de l’Etat et constituée des impôts collectés (l’impôt sur les sociétés, la TVA et d’autres impôts divers et nombreux), « d’ailleurs le cas national est un exemple très représentatif » il est donc aussi intéressé par les entreprises qui  représentent de grandes réserves et sources d’argent.

Avec les politiques de privatisation des sociétés monopolistiques et publiques, ainsi que les fusions et absorptions de certaines filières et entreprises  il est devenu nécessaire de procéder à des analyses financières complètes et profondes afin d’apprécier une société ou un groupe à sa juste valeur.

Dans une première partie et avant de passer aux cas pratiques pour mieux concevoir les différents aspects de l’analyse, on va évoquer et analyser la nature et l’utilisation des différents outils et instruments du diagnostic financier.

Afin de bien comprendre le principe ainsi que la particularité, l’apport de chaque état de synthèse, son rôle et sa contribution à l’analyse financière.

Souvent entamée et débutée différemment l’analyse financière peut s’apprêter à un aspect en priorité plutôt qu’à un autre,  ce qui nous poussent à  poser une question importante : par quel contrainte doit on procéder en premier lieux ?

Certes le maintien d’un équilibre financier et une bonne gestion de trésorerie sont indispensables pour la survie et le bon fonctionnement de l’entreprise.

Mais il faut s’intéresser premièrement au but même de l’existence de l’entreprise et l’objectif pour lequel elle procède à l’analyse et essaie de relever ses points forts et faibles afin de s’améliorer, et qui n’est rien d’autre que  le profit.

Qui représente ici le principe, néanmoins dans un raisonnement plus large on ne parle pas seulement de rentabilité, qui est une notion technique mais plutôt de performance de l’entreprise.

Cette notion cerne plusieurs concepts (profitabilité, productivité et efficience)

Nous allons traiter ces différents éléments tout au long de ce premier chapitre.

En traitant l’Etat de Soldes de Gestion qui représente une version performante et fiable du CPC ainsi que les risques qui menacent l’entreprise.

Le compte de produit et charge est  présenté en liste du PCM et permet de dégagé divers niveaux de résultat et de donner les composantes du résultat trouvé dans le bilan : les causes de variation du patrimoine.

Il s’agit : d’appauvrissements appelés charges et d’enrichissements appelés produits.

Les appauvrissements correspondent aux éléments consommés dans l’exercice (matières, fournitures, services, etc.). Ce sont des emplois de ressources et Les enrichissements correspondent à des origines de ressources.

Les charges et les produits sont classés par nature (cela veut dire que l’on met tous les éléments de même nature dans le même compte). Nous y trouvons une analyse à trois niveaux :

Les éléments d’exploitation

Éléments liés au fonctionnement courant de l’entreprise. Le cycle d’exploitation  comprend  les éléments nécessaires à la réalisation de production économique de l’entreprise celles relative aux achats de matières, fournitures et marchandises jusqu’à celles des ventes produits ou marchandises.

Les éléments financiers

Éléments liés aux opérations sur titres, de change et d’intérêts, etc. c’est à dire les produits est charges de nature financière.

Les produits financiers correspondent essentiellement aux intérêts reçus, escomptes obtenus, gains de change, plus values résultant des cessions des titres et valeurs de placement ainsi qu’aux revenus des titres.

Les charges financières correspondent essentiellement aux intérêts dus, escomptes accordés, perte de change, ainsi que les moins values résultant  sur cession des titres et valeurs de placement.

Les éléments non courant

Les éléments non courant résultent des opérations qui ne relèvent pas de l’activité ordinaire de l’entreprise (libéralités accordées ou reçues par exemple) ou qui altèrent sa structure (cession d’éléments de l’actif immobilisé par exemple).

Certes le CPC reste un état de synthèse fondamentale et très important puisqu’il permet de déterminer et de mettre en évidence les différents niveaux du résultat de manière à décortiquer le résultat net en résultat d’exploitation, financier et non courant et de les analyser mais dans un horizon très limité qui ne permet qu’une vision superficielle de la rentabilité.

C’est pour cela que l’analyse de la performance est perfectionnée grâce à l’Etat des soldes de gestion qui représente une présentation développée et concrète basé sur le compte de produits et charges , et décomposé en deux tableaux:

  • Tableau de formation des résultats (TFR) qui analyse en cascade, les étapes successives de la formation des résultats.
  • Tableau de calcul de l’autofinancement de l’exercice qui passe par la détermination de la capacité d’autofinancement (C.A.F).

Le TFR grâce à sa structure développée (annexe) permet de dégager les différentes marges et indicateurs qui permettent d’apprécier et de mesurer la performance de l’entreprise analyse.

L’analyse des marges et des indicateurs d’une entreprise est la première étape de toute analyse financière ; elle est fondamentale car une entreprise qui ne réussit pas à vendre à ses clients ses produits ou services à un prix supérieur au prix de revient est condamnée à disparaître.

L’analyse de ces indicateurs, de leurs niveaux par rapport à ceux des concurrents, est le révélateur de la position stratégique plus ou moins forte de l’entreprise dans son secteur.

On distingue :

Les indicateurs d’activité :

  • Chiffre d’affaires.
  • Production.
  • Valeur ajoutée.
  • Marge brute.

Les indicateurs de résultat :

  • Excédent brut d’exploitation.
  • Résultat d’exploitation.
  • Résultat courant.
  • Résultat non courant.
  • Résultat net.

De manière à obtenir des indicateurs pertinents, il est indispensable de retraiter certains postes, à condition que leur montant soit significatif. L’approche économique et les comparaisons interentreprises s’en trouvent ainsi améliorées.

Le Crédit- Bail

Etant donné qu’il s’agit d’un financement extérieur des immobilisations, on l’assimile à un emprunt auquel l’entreprise aurait dû recourir. L’immobilisation apparaît à l’actif, un emprunt fictif de même montant au passif et le loyer de crédit- bail se répartit entre une dotation aux amortissements correspondant à la dépréciation de l’actif et des charges financières représentant les intérêts sur l’emprunt.

Le retraitement consiste à :

  • Supprimer le montant du loyer du compte redevances de crédit – bail.
  • partager ce loyer en dotations aux amortissements et charges d’intérêts.

Le Personnel Intérimaire

D’un point de vue économique, ce personnel a contribué à la constitution de la valeur ajoutée de la même façon que celui de l’entreprise. Les charges de personnel intermédiaire sont donc retirées des charges externes pour être ajoutées aux charges de personnel. La valeur ajoutée s’en trouve augmentée en volume, comme en signification.

Les Charges De Sous-traitance

Le retraitement des charges de sous–traitance obéit aux mêmes préoccupations, à savoir rendre pertinente la comparaison entre une entreprise qui recourt à la sous–traitance et une entreprise dont les activités sont totalement intégrées. On neutralise donc les charges de sous–traitance des autres charges externes et on les reclasse soit en achats pour la part des matières, soit en charges de personnel pour la part main – d’œuvre.

Les Subventions D’exploitation

Le Plan Comptable Marocain exclut du calcul de la valeur ajoutée les subventions d’exploitation. Ce choix est discutable car les subventions d’exploitation sont la plupart du temps des compléments de prime de vente et doivent à ce titre venir en accroissement du chiffre d’affaires.

Il faut préciser que les divers retraitements examinés plus haut ont pour effet de corriger plusieurs agrégats de l’E.S.G. Les reclassements du crédit – bail, du personnel extérieur à l’entreprise, de la sous–traitance ont pour effet de diminuer la consommation de l’exercice et d’accroître la valeur ajoutée. Le retraitement des subventions d’exploitation quant à lui permet d’accroître la production et par conséquent la valeur ajoutée de l’entreprise.

La Capacité d’Autofinancement

La capacité d’autofinancement représente l’épargne dégagée par l’entreprise sur un exercice et indique sa capacité à financer son propre développement.

Le calcul du résultat net comptable comporte des charges et des produits « fictifs » ou « calculés », c’est-à-dire ne donnant pas lieu à des décaissements ou encaissements.

Ces éléments « fictifs » sont principalement les dotations aux amortissements et provisions pour les charges et les reprises pour les produits. Le résultat net comptable ne représente donc pas ce que l’activité permet d’encaisser en un an. Pour connaître l’épargne dégagée en un exercice, c’est-à-dire ce qui constitue pour l’entreprise un financement dégagé par elle-même il faut :

Soit rectifier le résultat net comptable.(annexe)

Soit faire la différence entre produits encaissables et charges décaissables.(annexe)

La capacité d’autofinancement est aussi le surplus monétaire encaissable dégagé par l’entreprise sur un exercice. Ce flux de trésorerie est en partie potentiel (encaissable) car les décalages de paiements recensés au bilan affectent les produits et les charges : une partie du chiffre d’affaires n’a pas été encaissée (créances clients), tandis qu’une partie des charges n’a pas été payée (dettes fournisseurs principalement).

La CAF est un concept fondamental de la finance : l’épargne calculée à partir du compte de produits et charges vient renforcer les ressources au bilan et figure à ce titre dans le tableau de financement.

C’est donc un point de liaison entre les différents documents de l’analyse financière. Son rôle est essentiel car cette épargne contribue à couvrir les besoins de financement de l’entreprise.

La fonction de la CAF est d’assurer le financement des besoins de l’entreprise, soit :

Rembourser les emprunts (l’emprunt est une anticipation de la CAF)

Renouveler l’outil de production (fonction des amortissements)

Et contribuer à :

Faire face aux risques (fonctions des provisions)

Rétribuer les actionnaires (dividendes)

Si possible, assurer le développement de l’entreprise  (autofinancement)

L’autofinancement :

Il s’agit de la CAF après paiement des dividendes.

Logiquement, l’autofinancement doit contribuer à assurer les quatre autres fonctions de la CAF : remboursement des emprunts, renouvellement de l’outil de production, couverture des risques et développement de l’entreprise.

I – 1 – 4 – 1 : Les indicateurs d’activité :

Chiffre d’affaires

La première manière de mesurer l’activité est le chiffre d’affaires (CA). C’est le montant des ventes réalisées et montant des encaissements potentiels qui en découlent. Il s’agit de la résultante traduite en dirhams, de l’ensemble des opérations traitées au cours de la période. Il indique le poids de l’entreprise sur le marché et sa capacité à faire rentrer des liquidités. Le chiffre d’affaires n’apparaît pas explicitement dans le TFR mais dans le CPC.  

Il comprend :

Les ventes de produits fabriquées par l’entreprise (produits finis, produits intermédiaires),

Les ventes de marchandises réalisées dans le cadre d’une activité purement commerciale ou encore activité de négoce (achat et vente de bien en l’Etat, sans transformation physique).

Les ventes de services (travaux, études, présentations, etc.…), les ventes sont corrigées de rabais, remises et ristournes accordées par l’entreprise à l’occasion de ces opérations.

Le chiffre d’affaires comparé au total des ventes sur l’ensemble du marché du produit (au niveau national et international) donne la part de marché (national et international).

Le chiffre d’affaire de la période peut être comparé au chiffre d’affaire de la période précédente : On obtient alors le taux de croissance du C.A :

Ces indicateurs, en valeur absolue ou en taux de croissance, doivent être comparés aux objectifs qui avaient été fixés au préalable et aux CA des autres entreprises appartenant au même secteur d’activité.

La production de l’exercice

Le CA mesure l’activité commerciale mais ne permet pas de juger l’activité de production.

Celle-ci est égale aux ventes de produits augmentées de la variation des stocks de produits intermédiaires ou finis (production stockée) et de la production immobilisée c’est à dire la valeur des produits fabriqués par l’entreprise par l’entreprise elle-même.

Si l’entreprise stock des produits, son activité de production sera plus importante.

Si l’entreprise déstocke, le CA sera plus élevé que la production.

Le comportement de stockage (de déstockage) de produits peut – être :

Volontaire, prévision d’une hausse des ventes dans les mois à venir, répartition uniforme de la production malgré la saisonnalité des ventes.

Involontaire, CA réalisé inférieur (supérieur) aux prévisions. Il peut – être également dû à un décalage de facturation.

Il faut noter que les ventes sont évaluées au prix de ventes alors que la production stockée et la production immobilisation sont évaluées au coût de production. Il y a donc l’hétérogénéité dans l’évaluation.

Comme pour le CA, la production doit être mesurée en valeur absolue et en taux de croissance de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

Taux de croissance de la Production = Production n – Production n-1

Production n

La marge brute sur ventes en l’état

La marge brute sur vente en l’état concerne exclusivement les entreprises commerciales (négoce) ou la seule activité commerciale des entreprises industrielles et commerciales.

La marge brute est la différence entre les ventes de marchandise en l’état et les achats revendus de marchandises.

La marge commerciale indique au commerçant ce que lui reste pour couvrir ses charges de fonctionnement. Il est important de pouvoir déterminer une marge commerciale par produit.

  • Indicateur pour l’analyse

Le taux de marge brute (marge brute/CA), ou taux de marque, permet de juger le résultat de l’activité  de négoce, cet indicateur permet à l’entreprise d’apprécier sa politique commerciale et de se situer sur un secteur d’activité donné. Il  doit rester relativement constant dans le temps.

La valeur ajoutée :

La valeur ajoutée pour sa part résulte de la confrontation entre :

–   Le flux global d’activité (Production et / ou marge brute).

–   Et les consommations intermédiaires c’est à dire les consommations en provenance des tiers.

Ce stock correspond ainsi à la différence entre ce que l’entreprise a fourni à l’économie et les biens ou services qu’elle a reçu de son environnement. Il représente la contribution  productive ou la richesse créée par l’entreprise grâce à la mise en œuvre des éléments qui constituent son potentiel productif (force de travail et capitaux fixes).

La valeur ajoutée présente un intérêt analytique manifeste pour trois raisons :

Elle mesure la contribution spécifique que l’entreprise apporte à l’économie nationale des unités homogènes par rapport à celles utilisées pour quantifier le PIB en comptabilité nationale.

En outre, la VA prête à des comparaisons interentreprises sans introduire de Distorsions entre unités situées à des phases successives des processus de transformation et de distribution, puisqu’elle neutralise l’incidence des consommations intermédiaires.

Enfin  la  VA  mesure  la richesse  créée  c’est à dire  le montant  sur  lequel  l’entreprise pourra d’une part dégager un fonds pour la reconstitution de ses immobilisations et autres éléments sujets à dépréciation et d’autre part assurer la rémunération des différents ayant droit concernés par son activité (soient les salariés, les créanciers, les associés, l’Etat).

  • Les indicateurs pour l’analyse :

Comme pour le CA et la production, la VA doit être mesurée en valeur absolue et en taux de croissance de manière globale ou par produit ou par famille de produits.

I – 1 – 4 – 2 : Les indicateurs de résultats :

L’excédent brut d’exploitation :

L’excédent brut d’exploitation (EBE) correspond au résultat économique brut lié à l’activité d’exploitation de l’entreprise. Il s’obtient grâce à la confrontation entre :

  • Les produits d’exploitation encaissables c’est à dire susceptible de donner lieu à un encaissement immédiat en différé.
  • Les charges d’exploitation décaissables c’est à dire susceptible de donner lieu à un décaissement immédiat ou décalé.

L’EBE peut donc être calculé de façon soustractive à partir de la valeur ajoutée :

Il s’agit donc de la capacité de l’entreprise à générer des flux nets de liquidités du fait de son activité industrielle et commerciale. Ce flux net constitue en fait la base de son autofinancement et doit donc lui permettre de renouveler son potentiel productif et d’autofinancer ses investissements de croissance.

L’EBE est donc l’indicateur pivot de la performance économique de l’entreprise, à la fois résultante de toute gestion courante et préalable à une répartition qui diffère d’une entreprise à l’autre. Il est en effet indépendant des politiques de financement de l’entreprise (charges et produits financiers), d’investissement et de renouvellement  (amortissement), de la politique fiscale (impôt sur le résultat) de distribution  et des éléments no courants.

L’EBE est l’indicateur le plus pertinent pour opérer des comparaisons intra sectorielles dans la mesure ou il ne subit pas ces distorsions variant d’une entreprise à l’autre et qu’il est quasi indépendant du degré d’intégration économique (contrairement à la valeur ajoutée).

Il représente de plus la trésorerie potentielle générée par l’exploitation, sa capacité à produire des ressources financières (« potentielle » du fait des décalages de paiements sur le CA et les achats et des variations de stocks).

Il est enfin le point de départ de plusieurs calculs financiers : capacité d’autofinancement (CAF), excédent de trésorerie d’exploitation (ETE) ou rentabilité économique.

On parle aussi d’insuffisance brute d’exploitation (IBE) si le solde est négatif.

  • Indicateurs pour l’analyse :

Comme les indicateurs d’activités, l’EBE doit être mesuré en valeur absolue et en taux de croissance de manière globale ou par produit ou par de famille de produits.

Il est intéressant de comparer l’EBE au CA (combien 1 DH de CA génère de dirham d’EBE) : EBE

Le résultat d’exploitation :

Il reflète l’activité normale de l’entreprise mais prise en compte des dotations et reprises sur amortissements et provisions pour dépréciations d’exploitation (DAP et RAP), et d’autres produits et charges à caractère résiduel.

De ce fait, il devient moins comparable avec les entreprises concurrentes mais reste un bon outil d’appréciation des performances économiques si l’on raisonne dans une logique interne et pluriannuelle.

Le résultat d’exploitation fait apparaître le résultat dégagé par la seule activité d’exploitation disponible pour rémunérer les apporteurs de capitaux.

  • Indicateurs pour l’analyse

Comme pour les autres indicateurs, le résultat d’exploitation doit être mesuré en valeur absolue et en taux de croissance.

Taux de croissance de RE = REn – REn-1 / REn

Le Résultat Financier

Le résultat financier est égal aux produits financiers moins les charges financières. Ceux-ci résultant de la politique financière et du comportement financier de l’entreprise.

On entend par politique financière de l’entreprise, la politique d’endettement local ou externe (étranger), le choix de financement de la politique d’approvisionnement.

Le résultat financier incorpore les gains et les pertes de changes ainsi que les provisions pour risque et perte de changes.

Le Résultat Courant Avant Impôt

La somme des résultats d’exploitation et financier constitue le résultat courant avant impôt.

Ce résultat est dit courant car il n’inclut pas les éléments exceptionnels. Et là encore il s’agit d’un résultat avant impôt, car l’impôt n’est calculé que sur le résultat après éléments non courants.

Le Résultat Non Courant

Toute charge ou produit qui n’est ni d’exploitation ni financière est exceptionnelle. Le résultat non courant est la différence entre les produits et les charges non courantes.

C’est un résultat qui résulte donc des opérations qui ne relèvent pas de l’activité ordinaire de l’entreprise ou qui ne sont pas susceptibles de se renouveler.

Il est encore important de distinguer les produits non courants encaissables ou non (reprises sur provisions à caractère exceptionnel) et les charges non courantes décaissables  ou non (Dotations, valeur nette des éléments d’actifs cédés).

Le Résultat Net

Le résultat net de l’exercice est le solde final qui intègre tous les aspects de l’entreprise. Il est égal au résultat courant avant impôt augmenté des résultats non courants et diminués de l’impôt sur les résultats.

Le bénéfice dégagé par l’entreprise, doit permettre à cette dernière de :

Assurer la rémunération des capitaux propres

Faire face aux besoins de financement et de développement

  • Disposer de réserves importantes pour pallier les aléas d’une crise.

Dans le temps : Il est essentiel de comparer les résultats obtenus sur plusieurs années afin de mesurer l’évolution favorable ou défavorable.

Dans l’espace : Il est également très important de comparer les ratios de l’entreprise analysée avec ceux d’autres entreprises du même secteur ou ceux de la branche professionnelle s’ils existent.

En premier lieux nous allons nous contenter des ratios de rentabilité :

Ratio de marge brute :

Ce ratio qui est essentiellement  utilisé par les entreprises commerciales permet d’apprécier la stratégie commerciale poursuivie par l’entreprise.

Ce ratio correspond au taux de marge brute d’exploitation et traduit la performance de l’entreprise à travers son aptitude à générer des ressources de trésorerie. Une amélioration de ce ratio est le signe d’une marge brute élevée ou d’une meilleure productivité. A contrario, une baisse de ce ratio reflète une situation dégradée par suite de la baisse de la marge brute et/ou d’un accroissement des charges d’exploitation.

Ratio de la rentabilité économique :

Ce ratio exprime la rentabilité économique d’une entreprise. En effet, l’excèdent brut d’exploitation correspond au résultat normal de l’entreprise, de ce fait il doit être rapporté aux capitaux investis constitués des immobilisations nettes majorées du besoin en fonds de roulement pour dégager la rentabilité économique.

La rentabilité économique peut être aussi appréciée en  rapprochant l’excédent brut d’exploitation à l’actif économique net dans la mesure où il ne prend pas en considération les amortissements et provisions.

Il peut être divisé en deux ratios afin de mieux connaître l’origine de la bonne ou mauvaise situation de l’entreprise :

  • Le premier est un taux de marge économique il exprime la productivité du chiffre d’affaire autrement combien de dirhams de résultat d’exploitation sont dégagés pour 100 dhs de CA.

Appelé aussi taux de profitabilité il apprécie l’efficacité technique de l’entreprise.

  • Le deuxième par contre st le rapport entre un flux et un stock, il exprime la vitesse de rotation du capital investi.

Et mesure la capacité de l’entreprise à utiliser ses ressources et son attitude à produire son CA faisant tourner son actif économique.

Le ratio de rentabilité financière :

Il vise à apprécier l’enrichissement de l’exercice qui revient aux associés par rapport aux fonds qu’ils ont apportés

Ce ratio peut être affiné par un autre qui mettre en relief les dividendes distribués par rapport aux capitaux propres. De ce fait, on distingue deux catégories de rentabilité financière, au regard de l’entreprise résultat net / capitaux propres  et du point de vue des actionnaires dividendes distribués / capital social ou personnel.

Egalement ce ratio est décomposé en trois ratios spécifiques :

Il mesure la profitabilité, la capacité productive du l’entreprise.

Indicateur de la politique commercial de l’entreprise.

Et en dernier lieu

I – 2 – 1 :  Les risques nombreux et divers

Avant de se consacrer au risques les plus fréquents et existants : le risque d’exploitation et le risque financier, il est préférable de présenter les différents risques que l’entreprise encours.

La notion de risque en finance est très proche de celle d’incertitude. Le risque d’un titre financier peut ainsi avoir plusieurs origines. On distingue notamment les risques économiques (politiques, naturels, d’inflation…) qui menacent les flux liés aux titres et relèvent du monde économique, et les risques financiers (liquidité, change, taux…) qui ne portent pas directement sur ces flux et sont propres à la sphère financière. Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une fluctuation de la valeur du titre financier. C’est d’ailleurs ce qui distingue la comptabilité pure, qui ne se préoccupe que de taux de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque pour déterminer la valeur. Le risque d’un titre financier se mesure à la volatilité de sa valeur (ou de son taux de rentabilité) : plus la volatilité est élevée, plus le risque est fort, et inversement.

Risque conjoncturel

“Il traduit le risque d’enthousiasme ou de ” déprime ” en bourse, une anticipation de hausse ou de baisse de l’activité économique.”

Risque d’inflation

C’est le risque d’être remboursé dans une monnaie dépréciée, d’obtenir un taux de rentabilité inférieur au taux d’inflation.

Risque d’un portefeuille

Tant qu’un portefeuille est composé de titres dont les rentabilités ne varient pas toutes de façon exactement parallèle, son risque est inférieur à la moyenne des risques de ces titres. Autrement dit, la théorie du portefeuille démontre qu’en prenant un échantillon de titres, pour une rentabilité donnée, on peut réduire le niveau de risque.

Risque d’un titre financier

Le risque d’un titre financier représente les fluctuations de valeur de celui-ci ou, ce qui revient au même, la volatilité de la rentabilité du titre. Plus cette volatilité est élevée, plus le risque est élevé et inversement. On exprime mathématiquement la volatilité du titre par l’écart-type des rentabilités : elle s’interprète alors comme une mesure de la dispersion des rentabilités autour de la rentabilité moyenne.

Risque de change

Il traduit le fait qu’une baisse des cours de change peut entraîner une perte de valeur d’avoirs libellés en devises étrangères. De même, la hausse des taux de change peut entraîner une hausse de valeur en monnaie nationale d’engagements libellés en devises étrangères.

Risque de liquidité

C’est le risque de ne pouvoir vendre à son prix un titre financier. Il peut se traduire, soit par une impossibilité effective de le vendre, soit par une décote dite d’illiquidité.

Risque de marché

Pour un titre, c’est le risque corrélé au marché. Il est dû à l’évolution de l’ensemble de l’économie, de la fiscalité, des taux d’intérêt, de l’inflation… Il affecte plus ou moins tous les titres financiers. On l’appelle également risque systématique.
Risque de réinvestissement des coupons

Il traduit le fait que le détenteur d’une obligation ne sait pas à quel taux ses coupons seront réinvestis et ce, sur toute la durée de détention de son titre. Seule l’obligation zéro-coupon lui permet d’être protégé contre ce risque puisqu’il n’y a pas de coupon.

Risque de solvabilité

C’est le risque pour un créancier de perdre définitivement sa créance dans la mesure où le débiteur ne peut pas, même en liquidant l’ensemble de ses avoirs, rembourser la totalité de ses engagements. Les traders parlent de risque de contrepartie.

Risque de taux d’intérêt

Les fluctuations des taux d’intérêt exposent le détenteur de titres financiers au risque de moins-value en capital. C’est paradoxalement un risque de taux dans la mesure où il se traduit pour l’investisseur par un coût effectif ou un manque à gagner en dépit du respect scrupuleux des engagements par l’émetteur.

Risque de transformation

Il traduit le fait que les actifs à plus d’un an sont financés par des ressources à court terme au moins pour partie. Il met donc en évidence le risque de liquidité lié au financement à court terme d’investissements à long terme.

Risque politique

C’est le risque lié à une situation politique ou une décision du pouvoir politique : nationalisation sans indemnité suffisante, révolution, exclusion de certains marchés, fiscalité discriminatoire…

Risque spécifique

Appelé également risque intrinsèque ou risque idiosyncrasique, il est indépendant des phénomènes qui affectent l’ensemble des titres. Il résulte uniquement d’éléments particuliers qui affectent tel ou tel titre : c’est la mauvaise gestion de l’entreprise, l’incendie qui détruit son usine ou l’invention technologique qui rend obsolète sa principale gamme de produits…

Risque économique

Il englobe les risques qui menacent les flux liés au titre financier et relèvent du monde économique ou réel (risques politiques, naturels, d’inflation et d’escroquerie…).

Risques naturels

Ce sont les risques liés aux phénomènes naturels, comme ceux d’une tempête, d’un tremblement de terre, d’une éruption volcanique, d’un raz-de-marée qui détruit des actifs.

Le point mort est le niveau d’activité, mesuré par la production, le chiffre d’affaires ou la quantité de biens vendus, pour lequel l’ensemble des produits couvre l’ensemble des charges. A ce niveau d’activité, le bénéfice est donc nul.

Le niveau du point mort n’est pas absolu : il dépend de la période considérée. En effet, la distinction entre coûts fixes et coûts variables ne se justifie qu’au travers d’un jeu d’hypothèses déterminées : tôt ou tard un coût fixe peut devenir variable.

On distingue par ailleurs :

Le point mort opérationnel : fonction des frais fixes et des frais variables de production. Il caractérise la stabilité de l’activité industrielle mais peut faire oublier les coûts de financement.

Le point mort financier : il intègre les frais financiers supportés par l’entreprise mais ne tient pas compte du coût des capitaux propres.

Le point mort total : il intègre à la fois les frais financiers et le niveau de résultat net exigé par les actionnaires. Il tient ainsi compte des exigences de rentabilité de l’ensemble des pourvoyeurs de fonds de l’entreprise.

Le point mort opérationnel est calculé en rapportant les coûts fixes de l’entreprise à la marge sur coût variable ( (CA – Coûts variables) / CA ). Le point mort financier s’obtient en ajoutant les frais financiers aux coûts fixes dans la formule précédente.

Le calcul d’un point mort et son étude statique permettent d’évaluer la stabilité des profits, la capacité bénéficiaire ” normale ” de l’entreprise, et l’importance réelle des écarts entre les résultats réalisés et les prévisions. Le bénéfice est d’autant plus stable et son évolution d’autant plus significative que l’entreprise est éloignée de son point mort.

L’analyse de l’évolution du point mort au cours du temps révèle la stratégie industrielle de l’entreprise. La recherche d’économies d’échelle se traduira par une hausse du point mort et donc par une plus grande sensibilité de l’entreprise aux évolutions de la conjoncture économique. La recherche de flexibilité et de souplesse industrielle se traduira par une baisse du point mort, mais peut-être aussi par une moindre rentabilité potentielle.

Voici un tableau récapitulatif des modes de calcul du point mort

 Tableau du point mort
Chiffre d’affaires (A)
Coûts fixes opérationnels (B)
Coûts fixes financiers (C)
Coûts variables (D)
Marge sur coûts variables en % du CA (E) = (A- D)/A
Point mort opérationnel = (B) / (E) = (F)      
Position de l’entreprise par rapport à son point mort opérationnel en % = [(A)-(F)] / (F)
Point mort total = [ (B) + (C) ] / (E)      
Position de l’entreprise par rapport à son point mort total

Le seuil de rentabilité est aussi calculé en :

En volume: le Seuil de rentabilité en volume est tel que :

Désignons par :

CA        : Chiffre d’affaires                                         PVu : prix de vente unitaire

CV        : Charges variables                                        CVu : Charges variables unitaires

CF        : Charges fixes                                              Q      : Quantité

M/CVu : Marge sur coût variable unitaire

I – 2 – 3 – 1 : le levier d’exploitation

Le risque d’exploitation:

L’activité de l’entreprise est soumise au risque d’exploitation ( qualifié aussi de risque économique ou opérationnel ) car elle ne peut pas prévoir avec certitude les différents composants de son résultat ( coût, quantité, prix) et de son cycle d’exploitation (achats, transformation, vente). Mesurer ce type de risque, c’est évaluer la possibilité de faire des pertes ou un résultat d’exploitation insuffisant. Cette éventualité est liée à l’importance des charges fixes qui diminuent sa capacité à s’adapter à une variation de son chiffre d’affaires. Le seuil de rentabilité analyse ce phénomène et constituera l’objet de notre étude.

Calcul du levier d’exploitation : 

L’effet de levier d’exploitation est mesuré par un coefficient de levier d’exploitation (CLE) à un niveau donné des ventes.

Le coefficient de levier d’exploitation (CLE), à un niveau donné des ventes, indique le changement en pourcentage du résultat d’exploitation qui résulterait d’un changement donné, en pourcentage également, du volume d’activité ou des ventes.

ΔRE / RE

ΔQté / Qté

Le CLE peut s’exprimer sous la forme :

Avec : RE = (PVu – CVu ) * Q – CF

Et      RE = (PVU – CVU) *  Q  puisque les charges fixes sont constantes.

CLE = ( PVu -CVu) * ∆ Q *

L’effet de levier d’exploitation présente un intérêt certain au plan de la gestion, mais il convient de l’utiliser avec prudence car il repose sur un certain nombre d’hypothèses simplificatrices.

I – 2 – 3 – 2 : le levier financier

Le risque  financier

La notion du risque est inséparable de celle de rentabilité et de flexibilité. Le résultat de l’entreprise est soumis aux aléas qui accompagnent son action dans tous les domaines de l’activité de production. Ce risque inhérent à toute activité économique se traduit par la variabilité du résultat, il affecte la rentabilité de l’actif et par voie de conséquence celle du capital investi.

Lorsque l’entreprise pour se financer a recours à des dettes, elle est obligée de payer des frais financiers correspondant au coût de l’endettement, ces derniers peuvent être assimilés à des coûts fixes, la présence de ces coûts fixes financiers peut entraîner un effet de levier qualifié lui aussi de l’effet de levier financier.

L’effet de levier financier :

La variable qui dissocie le capital  financier du capital économique est l’endettement dont la rémunération est fixée contractuellement alors que la rentabilité du capital économique est soumise aux aléas de l’activité économique. La rentabilité du capital financier dépend donc du volume et de la structure de l’endettement, c’est cette relation entre l’endettement et la rentabilité des capitaux propres que l’on appelle l’effet de levier.

Le mécanisme de l’effet de levier financier :

L’effet de levier financier est le phénomène qui amplifie la rentabilité des fonds propres de  l’entreprise  (en sens positif ou négatif), en raison du recours à l’endettement. Ce phénomène  s’explique par déductibilité fiscale des charges financières  et par le différentiel existant entre le taux de rentabilité avant frais  financiers et le taux d’intérêt.

Mise en équation de l’effet de levier :

Appelons:

RE:   résultat d’exploitation

Re :   rentabilité économique =   RE / capitaux propres + dettes

Rf :   rentabilité financière =       Résultat net / Capitaux propres

t : taux  de l ‘IS.

Rf= [Re+ (Re -i) D/CP](1-t)

Un terme fondamental Re traduit la capacité de l’entreprise a crée de la richesse ;

Un terme additionnel (Re-i)D/CP dont  le signe dépend de la conjoncture économique

Si la conjoncture économique est favorable alors Re>i et on parle alors de besoin qui améliore Rf, ce besoin est d’autant plus élevé que D/CP est élevé.

Si la conjoncture économique est mauvaise alors Re< i et on parle alors de malis qui détériore Rf, le malis est d’autant plus élevé que D/CP est élevé.

Le coefficient de levier financier (C.L.F) :

Le coefficient de levier financier exprime le degré de sensibilité du résultat, après charges financières et avant impôts, au résultat avant frais financiers et impôts.

                          Résultat avant frais financiers et IS

CLF =

                    Résultat avant IS et après frais financiers

 

Le CLF est systématiquement supérieur ou égale à 1.

Si le CLF =1 alors l’endettement = 0, et il y a absence  de risque financier c’est-à-dire, que l’entreprise, n’ est pas victime du mali mais ne peut pas profiter du bonis, plus l’entreprise est endettée plus le CLF est  éloigné  de 1 et plus le risque financier est important.

Le CLF peut être utilisé dans deux  perspectives :

Approche transversale: il s’agit de retenir une année et de comparer les CLF pour un échantillon  d’entreprise afin de déterminer un classement  des entreprises  par ordre croissant ou décroissant  de CLF.

Approche longitudinal : il s’agit d’observer l’évolution du CLF pour une même entreprise pendant un certain nombre d’année, l’objectif consiste à savoir, si le risque financier de cette entreprise s’allège ou s’aggrave.

S’il est facile de concevoir et d’assimiler la notion d’équilibre financier, il est beaucoup plus difficile et délicat de la cerner et la mesurer contrairement au concept de rentabilité.

Généralement, le principe d’équilibre fait référence à l’harmonie de différents éléments d’un seul système, de même pour l’équilibre financier qui se traduit par l’harmonisation des ressources et emplois.

Or, ces derniers sont divers et contiennent plusieurs éléments et sont aussi soumises à de nombreux facteurs.

C’est pour cette raison, qu’on va aborder en premiers temps l’analyse statique de l’équilibre financier par l’intermédiaire de l’approche fonctionnelle dite moderne et plus fiable par rapport à l’approche traditionnelle.

Puis on va évoquer l’analyse dynamique  raisonnant en terme de flux réels en se servant du tableau de financement ainsi que les autres tableaux de flux de trésorerie.

Différemment a tout les outils et instruments d’analyse  quelque soit leurs rôles et leurs attributs, le bilan de manière générale bénéficie d’une position et d’une importance « spéciale » chez les financiers et les analystes.

Et cela est due essentiellement au facteur historique qui le caractérise comme état de synthèse connu est très usé, ainsi que sa nature  qui lui permet de fournir en un instant déterminé une image « photo »  de l’entreprise , de son patrimoine en général.

Cependant cet outil était l’objet de plusieurs critiques constructives et objectives tout au long de son utilisation afin de le perfectionner au maximum pour en tirer le plus possible d’informations fiables et exactes, surtout pour apprécier l’équilibre financier.

Lors de son évolution à un certain moment donné on a substitué le bilan comptable par un autre bilan retraité qui suit une logique et un raisonnement particulier et qui a eu pour objectif la mesure de la liquidité Le bilan financier.

Néanmoins, l’analyse de l’équilibre est faite selon l’approche fonctionnelle dite moderne ce qui nous pousse à réfléchir sur la spécificité de ces bilans retraités ainsi que leurs rôles.

Dans notre démarche, on va utiliser le bilan fonctionnel pour parvenir à une analyse qui vise et traduisent réellement l’équilibre financier.

Il est indispensable avant de se consacrer uniquement sur le bilan fonctionnel de présenter le bilan financier afin d’aboutir à une comparaison et expliquer pourquoi le premier est plus fiable et pertinent.

Le bilan financier dit aussi bilan liquidité repose sur une conception patrimoniale, après avoir procéder à plusieurs retraitements et reclassements des éléments d’actif et du passif selon leurs degré de liquidité et d’exigibilité.

Il a pour objectif essentiel de vérifier la liquidité ainsi que la solvabilité de l’entreprise, et qui sont définit comme étant :

Donc, c’est vrai que le bilan financier et beaucoup meilleur que le bilan comptable aux niveaux des informations qu’ils fourni mais malgré cela il contient plusieurs faiblesses fatales qui sont rectifiés et inexistantes dans le bilan fonctionnel, voici un tableau qui facilite la comparaison entre les deux bilans retraités :

  Analyse liquidité Analyse fonctionnelle
contexte arrêt de l’exploitation continuité d’exploitation
point de vue juridique économique
bilan conçu comme un échéancier traduisant les fonctions de l’entreprise
risque analysé risque pour le prêteur risque de ne pouvoir financer ses besoins d’exploitation

Ceci explique d’ailleurs pourquoi cette approche est abandonnée autrement un bilan fonctionnel est beaucoup plus pertinent puisqu’il :

Ne se contente pas d’analyser un fond de roulement et de le considérer comme un matelas de sécurité mais il permet d’analyser l’équilibre d’une manière plus profonde grâce à la comparaison du fond de roulement au besoin de financement qui est censé couvrir.

Il assure une appréciation réelle de l’équilibre en analysant les facteurs qui agissent sur les post et distinguant entre les éléments d’exploitation et hors exploitation.

Il suppose la continuité de l’exploitation de l’entreprise ce qui coïncide avec la réalité.

En dernier lieu, il prend en considération les éléments qui agissent réellement sur l’équilibre dans les retraitements et reclassement effectués

C’est pour donner au bilan fonctionnel un aspect réel et fiable qu’on procèdent aux retraitements des éléments  suivant :

Les amortissements : on prend  en considération l’actif brut, les amortissements et provisions qui lui sont relatives sont ramener aux  capitaux propres parce qu’ils représentent des charges comptabilisées et non décaissées et même dans un point de vue financier se sont à l’origine des capitaux épargnés pour faire face au renouvellement des immobilisations ou à une dépréciations d’éléments d’actif qu’elle soit due à l’usage ou l’obsolescence.

Les immobilisations  en crédit-bail : les immobilisations en crédit bail sont intégrer dans l’investissement de l’entreprise  avec la valeur brute (valeur contractuelle) et en considérant que la valeur de cette immobilisation correspond à un emprunt contracter auprès d’une banque.

Par contre la VNA sera reporté avec les dettes de financement et la somme des amortissements théoriques sera portée aux capitaux propres.

Ceci s’explique par le fait que les immobilisations en crédit bail ne font pas partie du patrimoine de l’entreprise

Le capital souscrit et non appelé ou même appelé et non versé : il doit être éliminé de l’actif ainsi que les capitaux propres puisqu’il ne représente pas des fonds réelles.

Primes de remboursement des obligations : la valeur des primes de remboursement sera déduite du montant de l’emprunt obligatoire, autrement retranchée de l’actif immobilisé et également des dettes de financement étant donné que l’on cherche le financement réel de l’entreprise.

Les écarts de conversion actif et passif : étant donné qu’ils ne se traduisent pas par un enrichissement ou un appauvrissement de l’entreprise et c’est uniquement pour présenter aussi bien que possible la situation de l’entreprise, l’approche fonctionnelle les annule pour revenir à la situation initiale.

Il faut préciser que le bilan qui nous sert de base et un bilan avant répartition cela implique que les dividendes sont pris en considération puisqu’ils représentent une fraction du résultat.

On ce qui concerne les reclassements on distingue essentiellement l’actif et le passif d’exploitation et hors exploitation ce qui nous permet d’avoir en fin de compte les éléments suivants au bilan fonctionnel :

Actif immobilisé brut :

Il s’agit comme son nom l’indique, du total brut (hors amortissement et provisions) de l’actif immobilisé.

Actif circulant d’exploitation :

  • Stocks
  • Avances et acomptes versés
  • Créances clients
  • Autres créances liées à l’exploitation
  • Charges constatée d’avances liées à l’exploitation

Actif circulant hors exploitation :

  • Créances non liées à l’exploitation (comptes débiteurs d’associé, comptes       d’IS)
  • Valeurs mobilières de placement (VMP)
  • Charges constatées d’avance non liée à l’exploitation

Disponibilités :

  • c’est la trésorerie actif du bilan comptable

Financement stable :

  • Capitaux propres avant répartition du résultat
  • Tous les amortissements et les prévisions inscrites à l’actif
  • Provisions pour risque et charges
  • Les emprunts diminués des primes de remboursement des obligations

Dettes d’exploitation :

  • Avances et acomptes reçus
  • Dettes fournisseurs
  • Dettes fiscales et sociales sauf l’IS
  • Produits constatés d’avance liée à l’exploitation

Dettes hors exploitation :

  • Dettes sur immobilisation
  • Impôt sur les sociétés
  • Produits constatés d’avances non liées à l’exploitation
  • Autres dettes hors exploitation

Trésorerie négative :

  • Elle comprend les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banques.

Voici un tableau qui présente autrement les différentes masses du bilan fonctionnel en regroupant les différentes opérations et cycles de l’entreprise :

Cycle   Emplois Ressources   Cycle   Indicateur
       
Investissement Immobilisations

Brutes

Capitaux propres (y compris autofinancement)

Dettes financières

Financement Fonds de

Roulement

(fonctionnel)

Exploitation Actifs circulants liés à l’exploitation Dettes d’exploitation

Autres dettes (non financières)

Exploitation Besoins en fonds de roulement
Trésorerie Disponibilité Concours bancaire courant Trésorerie Trésorerie

(*) Figure 1 : Présentation horizontale du bilan fonctionnel

(*) Outils et mécanismes de gestion financière de SALVADOR BALLADA et JEAN-CLAUDE COILLE, MAXIMA 1993, Page 279

Bien sur, que cela concerne le fond de roulement ou les autres indicateurs de l’équilibre : il est insignifiant de les analyser séparément puisqu’ils sont tous des éléments d’un seul système qui est l’équilibre financier, mais puisqu’il y as des facteurs et des éléments relatifs à chaque indicateur on a préférer les regrouper dans un paragraphe pour permettre une  meilleur conception de chaque éléments.

Le fond de roulement qu’est ce que c’est ?

Calculé principalement comme suit :

FRF = Ressources Durables– Emplois Stables

Il peut être  également calculé par le bas du bilan en confrontant l’actif circulant au passif mais il faut préciser que les facteurs et les éléments qui agissent sur la variation du FRF sont ceux du haut du bilan :

Sources de variations à la hausse Sources de variations à la baisse
Augmentation des capitaux permanents

–          Situation nette

–          Subvention d’investissement

–          Provisions réglementées

–          Amortissements et provisions

–          Emprunts nouveaux

 

Réduction des actifs immobilisés

–          Cession d’immobilisations

–           Encaissement d’immobilisations financières

–           Réduction d’immobilisation en non valeurs

 

 

 

Diminution de capitaux permanents

–          Diminution de la situation nette

–          Reprises sur provisions réglementées

–          Reprises sur amortissements et provisions

–          Remboursements d’emprunt

 

Augmentation des actifs immobilisés

–          Investissements en immobilisations corporelles

–          Investissements en immobilisations financières

–          Nouvelles immobilisations en non valeurs

 

Par contre les élément du passif et actif circulant n’ont pas d’incidence sur le FRF parce que la variation soit à la hausse ou à la baisse d’un élément du passif ou de l’actif circulant entraîne une variation identique dans la même masse ou une variation opposé  dans la masse  parallèle.

Autrement lorsqu’on rège par exemple une dette fournisseur son compte diminue mais il y as augmentation égal au niveau de la trésorerie passif.

Ou suite à la vente d’un stock il y as diminution du post stock mais aussi une augmentation identique au post créance clients ou au niveau des disponibilités.

Certes un fond de roulement positif est un bon indicateur  mais il est essentiel de le comparer au besoin de financement du cycle d’exploitation.

Il importe tout d’abord de cerner et déterminer le concept de cet indicateur :

Besoin en fonds de roulement : résultante du cycle d’exploitation

Bénéficiant d’une plus grande importance le besoin en fond de roulement d’exploitation représente le vrai besoin cyclique de l’entreprise :

Besoin en fonds de roulement d’exploitation

Le solde net des emplois et des ressources d’exploitation est appelé besoin en fonds de roulement d’exploitation. Il est obtenu par l’addition des comptes de stocks (matières premières, marchandises, produits et travaux en cours, produits finis) et de créances d’exploitation (encours clients, avances versées à des fournisseurs et autres créditeurs d’exploitation), diminuée des dettes d’exploitation (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales, avances reçues de clients et autre débiteurs d’exploitation).

Besoin en fonds de roulement hors exploitation

Les décalages de trésorerie liés aux opérations hors exploitation (investissements, charges et produits exceptionnels… ) forment ce que l’on appelle le besoin en fonds de roulement hors exploitation. De nature conceptuelle pauvre, le besoin en fonds de roulement hors exploitation est difficile à prévoir et à analyser car il est lié à chaque opération, contrairement au besoin en fonds de roulement d’exploitation qui est récurrent. En pratique, le besoin en fonds de roulement hors exploitation permet de classer l’inclassable.

Par contre il ne faut pas négliger le BFRHE car il peut être important surtout si la société est soumise régulièrement à de grands montants d’IS  ou si elle est victime comme dans certains cas ( qu’on vas analysé au niveaux des cas pratiques) d’un usage abusif des comptes courants d’associés.

Indissociable de la notion du FRF le BFR forme  avec lui deux indicateur complémentaire qui confronter l’un à l’autre donne lieux à un indicateur très important : La trésorerie nette.

Avant d’analyser la trésorerie nette, il faut tout d’abord présenter le principe sur lequel elle est basé et qui représente l’idéale et l’exemple de l’équilibre parfait :

Trésorerie zéro :

La trésorerie nette est donc la confrontation du FRF au  BFG, elle traduit d’une manière claire la situation de l’entreprise si elle est analysée correctement et sur une durée assez importante.

Autrement la trésorerie peut se définir comme suit :

En général une trésorerie nette déficitaire est le synonyme d’une mauvaise gestion de trésorerie de même pour une trésorerie régulièrement excédentaire qui est la résultante d’un sous emploi de fonds.

Tout dépend de la nature et le niveau d’activité de l’entreprise ainsi que sa stratégie et gestion globale, les entreprises qui opèrent dans le secteur de la restauration rapide constituent un model exemplaire :

Voici, les différents cas de figures qu’on peut trouver lors de l’analyse de l’équilibre par l’intermédiaire de la trésorerie et l’origine de son niveau déficitaire ou excédentaire par rapport aux FRF et BFR.

Entreprises Equilibres financiers courants
 

 

 

 

 

 

A

Besoins en Fonds de Roulement

 

 

BFR FR +
T +

j

 

Les BFR constatés sont entièrement financés par des ressources permanentes (FR+) dont l’importance permet de dégager des disponibilités dont il convient de rechercher si elles ne recouvrent pas un sous-emploi de capitaux.

 

 

BFR FR+
T –

k

 

 

 

Les BFR sont financés, en partie par des ressources permanentes (FR+), en partie par un excédent des concours bancaires courants sur les disponibilités. Il convient d’apprécier l’importance du risque bancaire courant.

 

FR – T –
BFR

l

 

Les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et les disponibilités. Cette situation est mauvaise si elle n’est pas occasionnelle et exige de reconsidérer les structures de financement.

 

 

 

 

 

 

 

 

B

Ressources en Fonds de Roulement

 

T + FR +
R.FR

m

 

 

 

Les ressources induites par le cycle d’exploitation s’ajoutent à un excédent de ressources permanentes (FR+) pour dégager un excédent de liquidités important dont il est utile de juger s’il ne recouvre pas un sous-emploi de capitaux.

 

 

FR – R.FR
T +

n

 

 

 

Les ressources issues du cycle d’exploitation couvrent un excèdent de liquidités, éventuellement excessives, mais encore une partie de l’actif immobilisé (FR-). Les fournisseurs et les avances de la clientèle financent le cycle mais aussi une partie des immobilisations. Un renforcement des ressources stables est à examiner.

FR – R.FR
T –

o

 

 

Les ressources permanentes ne couvrent qu’une partie de l’actif immobilisé (FR-) et leur insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les concours bancaires courants. La dépendance financière externe de l’entreprise est grande et la structure des financements est à revoir.

 

FR+      : Ressources permanentes> Actif immobilisé

FR-        : Ressources permanentes< Actif immobilisé

BFR      : Stocks + Créances d’exploitation> Dettes d’exploitation

R.FR      : Stocks  +Créances d’exploitation< Dettes d’exploitation

T+         : Disponibilités > Concours bancaires courants et soldes créditeurs de        banques et organismes financiers.

T-          : Disponibilités < Concours bancaires courants et soldes créditeurs de  banques et organismes financiers.

Source : Centrale de bilan de la banque de France

Les ratios constituent des outils et indicateurs complémentaires mais très important pour l’ensemble de l’analyse, à condition de bien choisir le ratio utilisé et cerner l’objectif de son calcul et sa signification.

Pour l’analyse de l’équilibre financier et de la liquidité les ratios viennent pour confirmer et clarifier les résultats obtenus.

Pour s’y mettre il faut se  centraliser sur les ratios qui apprécient la situation de l’entreprise : sa structure financière, son degré d’endettement, sa capacité de remboursement et sa liquidité.

Ratios d’endettement

Ratio d’indépendance financière  

 

Capitaux propres

Dettes à long et moyen terme

Ce ratio mesure le degré d’autonomie financière de l’entreprise  par rapport à ses prêteurs; il doit être en principe supérieur à 1, il est beaucoup utilisé par les banquiers et les bailleurs de fonds.
Ratio de l’endettement global de l’entreprise  

Total dettes

Total passif

Ce ratio donne une information sur l’endettement global de l’entreprise, il nous renseigne sur le degré de l’indépendance financière.
 

 

Charges d’intérêts

Total dettes

 

Ce ratio met en relief le coût de l’endettement de l’entreprise.

Ratio de la capacité de rembourrement de l’entreprise  

 

Dettes de financement

Capacité d’autofinancement

Ce ratio mesure la capacité de remboursement de l’entreprise. En effet, les banquiers s’estiment que ce ratio ne devait pas excéder un seuil de 4 à 5 fois, si non l’entreprise risque d’avoir des difficultés pour rembourser ses dettes à terme.

 

Ratios de structure financière

Ratio de structure de financement  

 

Financement permanent

Actif immobilisé

Ce ratio mesure la manière dont l’entreprise finance par des ressources stables ses emplois fixes, il doit être supérieur à 1. Dans le cas contraire le fonds de roulement ne pourrait être financé convenablement, il faut noter que l’homogénéité entre les deux grandeurs est faussée par l’érosion monétaire.
Ratio de l’autonomie financière  

 

Capitaux propres

Capitaux permanents

Ce ratio mesure la part de financement propre de l’entreprise dans ses ressources permanentes. Il doit être supérieur à 50%, plus on se rapproche de ce seuil, plus l’entreprise aura des difficultés pour recevoir de nouveaux crédits.
Ratio de financement de l’activité

 

 

Fonds de roulement

Besoin en fonds de roulement

Ce ratio permet de calculer dans quelle proportion le fonds de roulement est suffisant ou non pour financer le besoin en fonds de roulement

Ratios de liquidité

Ratio de liquidité générale  

 

 

Actif circulant

Dettes à court terme

Ce ratio mesure l’aptitude de l’entreprise à faire face à son passif circulant au moyen de la réalisation de son actif circulant. Il est l’expression d’un ratio de fonds de roulement qui doit être supérieur à 1 pour être satisfaisant.

 

Ratio de liquidité réduite  

 

Actif circulant – stocks

Dettes à court terme

Ce ratio mesure le degré de couverture des dettes à court terme par les créances, les avoirs en banques et l’encaisse.

 

Ratio de liquidité immédiate

 

 

 

 

 

Disponibilité

Dettes à court terme

Ce ratio qui évalue la couverture des fonds à court terme par les seules valeurs disponibles, est sans grand intérêt du fait, d’une part, des fluctuations importantes qu’il peut connaître, et d’autre part, de l’objectif de trésorerie « zéro » qui traduit une gestion financière prudente et efficace en évitant toute trésorerie oisive.

 

Les ratios clients et fournisseurs

Normalement et si l’on dispose d’une bonne gestion de trésorerie l’entreprise doit être payé par ses clients avant de rembourser ses fournisseurs.

Autrement disposer d’un délai de liquidité inférieur à son délai d’exigibilité.

La comparaison entre les deux délais confirme toujours les résultats obtenus dans l’analyse des indicateurs de l’équilibre.

Le délai moyen clients :

L’interprétation de ce ratio donne la possibilité de mesurer la qualité, le sérieux des clients et la politique commerciale menée dans ce domaine, en sachant que tout ceci dépend aussi du rapport de force existant entre l’entreprise et ses clients, les exigences parfois « exorbitantes » de la grande distribution pouvant être à l’origine d’une dégradation de ce ratio.

Le délai moyen des fournisseurs :

Il faut noter également que le délai de paiement des fournisseurs dépend des habitudes des différents secteurs professionnels et du rapport de force entre l’entreprise et ses fournisseurs Tout cela nous incite à s’interroger sur la problématique de l’équilibre financier :

On a constaté que la réponse à cette question est relative car il n’existe pas en finance d’entreprise d’équilibre au sens optimal.

Comme l’on démontré F. Modigliani et M. Miller il n’existe pas de structure financière (partage du financement de l’actif économique entre les dettes et les capitaux propres) optimum. Toutes les structures financières peuvent se rencontrer et leur acceptabilité ne dépend que du niveau de risques que les actionnaires acceptent de courir. Une société endettée sera ainsi plus rentable, toute choses égales par ailleurs, qu’une société peu endettée mais elle sera plus risquée aussi. Aucune des deux situations n’est meilleure que l’autre ; elles sont simplement équivalentes.

A court terme, l’équilibre financier peut s’entendre par la capacité d’une entreprise à faire face à tous moments à ses échéances. C’est donc un problème de liquidité essentiellement. Celle-ci va dépendre :

– de l’importance des passifs à court terme relativement au montant des actifs à court terme.

– de la vitesse à laquelle vos actifs se liquéfient et à laquelle vos passifs deviennent exigibles.

Autrement, un équilibre parfait restera toujours une hypothèse  irréalisable mais qui sert d’objectif et d’indicateur que les gestionnaires déploient tout leurs compétences et techniques afin de  s’approcher le plus vers une trésorerie nulle.

On a vu que le bilan permet de fonder une opinion sur l’équilibre financier et la situation de trésorerie de l’entreprise à un moment donné, tandis que l’analyse des flux financiers vient compléter le diagnostic par une approche plus dynamique des mouvements financiers de l’entreprise au cours de l’exercice.

Les flux financiers n’apparaissent explicitement ni dans le bilan, qui donne une photographie de l’entreprise à un moment donné, ni dans le C.P.C. qui regroupe les flux réels de la période.

Ainsi, les analystes financiers ont souvent recours au tableau de financement qui met en évidence l’évolution financière de l’entreprise au cours de l’exercice en décrivant les ressources dont elle a disposé et les emplois qu’elle en a effectués.

La reconnaissance dont bénéficie aujourd’hui le tableau de financement au plan international montre à l’évidence l’intérêt réel de ce document en vue de l’appréciation de la variation du patrimoine et de la situation de l’entreprise.

Objectifs du tableau de financement :

Il permet :

La mesure du risque d’illiquidité de l’entreprise Risque de ne pouvoir faire face à ses échéances dans un avenir proche

 

L’étude de la solvabilité de l’entreprise Capacité à rembourser ses dettes dans les années à venir

 

L’étude de l’évolution de la structure financière Nature des ressources mises en œuvre pour financer les emplois de la période

 

L’étude de l’évolution des conditions d’exploitation Maîtrise de l’actif cyclique de l’entreprise

 

Attributs  Du Tableau De Financement :

Le tableau de financement fait ressortir les mouvements financiers intervenus au cours d’un exercice c’est à dire les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé et les emplois auxquels elle a procédé.

EMPLOIS RESSOURCES
Actif

 

Passif

Passif

 

Actif

En règle générale, tout accroissement d’un élément de l’actif (variation positive) et toute baisse d’un élément du passif (variation négative) constituent des emplois. A contrario, toute augmentation d’un poste de passif (variation positive) et toute diminution d’un poste de l’actif (variation négative) représentent une ressource :

Les accroissements d’actifs sont des emplois qui correspondent à des investissements à long terme ou à l’acquisition de biens physiques et financiers faisant partie de l’actif circulant. Les diminutions d’actifs constituent des ressources et correspondent à un échange de biens contre des créances ou de la monnaie.

Les accroissements du passif constituent des ressources et correspondent à des apports de fonds (augmentation de capital, primes d’émission, primes de fusion, etc.) et à l’enregistrement de dettes (fournisseurs, concours bancaires, etc.). Quant aux diminutions du passif, elles correspondent à une baisse des capitaux propres ou à un remboursement de dettes.

Si l’analyse des flux par simple comparaison des variations de postes de deux bilans successifs permet de déterminer le flux net de la période, elle ne permet pas par contre de reconstituer les flux financiers élémentaires de la période c’est-à-dire les flux d’entrée et de sorties monétaires. Il en est de même pour les investissements, où le simple examen de deux bilans successifs ne permet pas d’appréhender les acquisitions ou les désinvestissements de la période.

Il est donc difficile de construire un tableau de financement par une simple comparaison de bilans successifs et, c’est pourquoi, il est nécessaire d’appréhender les flux financiers qui peuvent résulter de la différence de plusieurs flux de sens contraire. Pour ce faire, on a recours aux informations contenues dans les états de synthèse.

Notons qu’il existe une similitude entre le tableau de financement et le plan de financement : le premier est une description a posteriori des flux de la période, alors que le second qui peut être pluriannuel est une description prévisionnelle des flux financiers et de la cohérence des prévisions et de l’équilibre de la trésorerie.

Les limites du tableau de financement

Le tableau de financement recèle de nombreuses informations, et constitue à ce titre un instrument valable d’analyse de la gestion financière de l’entreprise. Malgré cela, ce document n’échappe pas à la critique des insuffisances et / ou des imperfections.

La première limite de ce document est tout d’abord conceptuelle en raison des notions de capacité d’autofinancement (C.A.F) et de fonds de roulement fonctionnel (F.R.F) qui sont avant tout des indicateurs comptables.

La capacité d’autofinancement est un concept hybride, dans le sens où il est calculé avant rémunération des fonds propres (dividendes), mais après rémunération des dettes (charges financières). La C.A.F est également un concept non pertinent dans la mesure ou il ne traduit qu’un potentiel de trésorerie, rarement disponible en pratique, du fait des variations positives du besoin en fonds de roulement (B.F.R) de l’entreprise.

Le fonds de roulement fonctionnel (F.R.F) subi aussi quelques critiques, du fait de l’ambiguïté de la notion de stabilité des ressources. Ainsi, par exemple, la partie à moins d’un an d’un emprunt est considérée comme stable, alors que des crédits de trésorerie revolving ne sont pas considérés comme stable, même s’ils sont permanents en pratique. La coexistence des notions de fonds de roulement fonctionnel et de fonds de roulement financier ou permanent ne peut que nuire à l’intérêt de ce concept dans la mesure où leur contenu est sensiblement différent.

Notons également l’absence de distinction au niveau du besoin de financement global, entre les opérations d’exploitation et les opérations hors exploitation.

II – 2 – 2 – 1 : La Présentation Fonctionnelle Du Tableau De Financement

Le tableau de financement proposé par le P.C.M. s’intéresse à l’ensemble des activités de l’entreprise, et permet d’expliquer l’évolution de l’équilibre financier et de la situation patrimoniale de l’entreprise, à travers l’évolution de la variation du fonds de roulement fonctionnel (F.R.F). L’évolution de la variation du besoin de financement global(B.F.G) permet d’établire la relation fondamentale de la trésorerie :

Variation F.R.F – Variation B.F.G.= Variation trésorerie

La construction du tableau de financement obéit donc aux principes de l’analyse fonctionnelle préconisée par le C.G.N.C.

(*)Avant de procéder à la présentation du contenu du tableau de financement, il serait nécessaire de voir les reclassements et les neutralisations prévus par le P.C.M.(*)

II – 2 – 2 – 2 : Structure du tableau de Financement

Le tableau de financement du P.C.M. comporte deux parties : la synthèse des masses du bilan et le tableau des emplois et ressources.

La synthèse des masses du bilan

La synthèse des masses du bilan (annexe)est un tableau établi sur deux exercices, à partir des montants nets des bilans fonctionnels avant répartition des résultats

Ce tableau permet de mettre en évidence les variations constatées entre deux exercices qui correspondent soit à des emplois financiers, soit à des ressources de financement

Si la variation du financement permanent > la variation de l’actif immobilisé

Variation F.R.F (A) = Ressource nette

Si la variation du financement permanent < la variation de l’actif immobilisé

Variation F.R.F (A) = Emploi net

Si la variation de l’actif circulant hors trésorerie > la variation du passif circulant hors trésorerie

Variation B.F.G (B) = Emploi net

 

Variation B.F.G (B) = Ressources nettes

Si la variation de l’actif circulant hors trésorerie < la variation du passif circulant hors trésorerie

La variation de la trésorerie nette s’obtient par la différence entre :

– La trésorerie actif et la trésorerie passif.

– la variation du F.R.F et la variation du B.F.G.

Le tableau des emplois et des ressources (annexe)

Le tableau de financement présente pour deux exercices quatre masses successives :

– Les ressources stables et les emplois stables de l’exercice exprimés en termes de flux ;

– La variation du B.F.G. et la variation de la trésorerie nette exprimée en termes de variation globale.

Les ressources et les emplois stables de l’exercice

  • Les ressources stables de l’exercice comprennent l’autofinancement, les cessions et réductions d’immobilisations, l’augmentation des capitaux propres et assimilés l’augmentation des dettes de financement.

L’autofinancement constitue le moyen de financement interne privilégié de l’entreprise. Il traduit un surplus monétaire qui représente un potentiel de liquidité. Rappelons que l’autofinancement est calculé par la différence entre la C.A.F. et les dividendes mis en paiement au cours de l’exercice.

Les cessions d’immobilisations apparaissent au niveau du C.P.C en produits non courants. On retient dans le tableau de financement le flux du prix de cession qui représente une ressource définitive pour l’entreprise. Le détail des cessions figure dans l’ETIC. On remarque que les cessions d’immobilisations financières portent sur les titres de participation et les autres titres immobilisés, alors que les réductions d’immobilisations concernant les prêts immobilisés et les autres créances financières (dépôts, cautionnements,…)

On retient en ressources les augmentations de capital en nature ou en numéraire, primes d’émission, de fusion ou d’apport comprises.

Parmi les augmentations des capitaux propres assimilés, on prend en compte les subventions d’investissement pour le montant perçu ou à recevoir.

En ce qui concerne l’augmentation des dettes de financement il s’agit des nouveaux emprunts (obligataires ou non) à plus d’un an, des avances, dettes, dépôts et cautionnements nouveaux acquis au cours de l’exercice.

  • Les emplois stables de l’exercice comprennent les acquisitions et augmentations d’immobilisations, le remboursement des capitaux propres, le remboursement des dettes de financement, les emplois en non-valeurs.

Le détail des acquisitions et augmentation d’immobilisation par l’entreprise figure dans l’ETIC.

Le remboursement des capitaux propres correspond à des réductions de capital, qui se traduisent par des sorties monétaires., De fait, en sont exclues les réductions de capital par imputation de pertes.

Le remboursement des dettes de financement correspond aux remboursements des emprunts, avances, dépôts et cautionnement, et dettes diverses de l’entreprise.

Les non-valeurs figurent dans le tableau de financement car elles correspondent à de véritables sorties monétaires.

  • Le B.F.G. et la trésorerie nette de l’entreprise

Alors que les emplois et les ressources stables de l’exercice sont repris dans le tableau de financement pour leur valeur brute, le B.F.G. et la trésorerie nette sont représentés par les montants nets calculés et consignés dans la synthèse des masses du bilan

L’interprétation Du Tableau De Financement

Le tableau de financement constitue pour l’analyse financière un document essentiel, en particulier quand il est pluriannuel. Il permet tout d’abord d’apprécier la politique d’investissement et de financement de l’entreprise, et de s’assurer que l’équilibre financier de l’entreprise est satisfaisant, en vérifiant que le F.R.F. permet de faire face au besoin de financement global de l’entreprise.

Le tableau de financement traduit donc une synthèse de la politique financière poursuivie par l’entreprise.

A titre indicatif, les ratios suivants peuvent être calculés à partir du tableau des masses du bilan et/ou du tableau d’emplois et des ressources

ANALYSE CALCULS INTERPRETATION
EVOLUTION DE LA

LIQUIDITE DE

L’ENTREPRISE

Δ FRNG = Δ BFR + Δ TN

OU

Δ FRNG – Δ BFR = Δ TN

La variation de la trésorerie s’explique par l’évolution de la couverture du BFR par le FRNG

Si  Δ FRNG <  Δ BFR : la trésorerie se dégrade.

EVOLUTION DE LA

SOLVABILITE DE

L’ENTREPRISE

Dettes financières stables / CAF

< 3 ou 4

L’entreprise doit pouvoir rembourser ses dettes stables en utilisant la totalité de la CAF de 1 ou 3 années
EVOLUTION DE LA

STRUCTURE FINANCIERE DE

L’ENTREPRISE

* Politique de financement :

Comparaison des ressources propres (CAF + augmentation de capital + cession) à l’augmentation des dettes financières.

* Politique d’investissement :

Investis. d’exploitation moyen / Dotation moyenne aux amortissement > 1

* Politique de distribution de dividendes :

comparaison des dividendes distribués à la CAF

L’autonomie financière de l’entreprise est d’autant plus grande qu’elle maîtrise le recours à des dettes financières et qu’elle est capable d’autofinancer sa croissance.

L’entreprise est-elle capable au minimum de renouveler ses moyens de production ?

L’entreprise privilégie-t-elle l’autofinancement ou la rémunération de ses actionnaires ?

EVOLUTION DES CONDITIONS

D’EXPLOITATION

Evolution du BFRE :

(Δ BFRE/BRFE) / (Δ CA/CA) ≤ 1

CA : Chiffre d’affaires hors taxes

Le BFRE ne doit pas évoluer plus que proportionnellement au chiffre d’affaire. Un gonflement anormal des stocks et des créances est révélateur de difficultés commerciales.

On classe les flux financiers de l’entreprise en quatre catégories : les flux d’exploitation et les flux d’investissement d’une part, qui sont générés par l’activité de l’entreprise ; les flux d’endettement et les flux des capitaux propres d’autre part, qui correspondent à son financement.

Le cycle d’exploitation se caractérise par un décalage entre les flux de trésorerie positifs et les flux négatifs du fait du rythme de production (variable selon l’activité) et de la politique commerciale (crédits clients et fournisseurs).

Solde des flux des différents cycles d’exploitation en cours, l’Excédent de Trésorerie d’Exploitation (ETE) représente les flux de trésorerie sécrétés par l’exploitation pour une période donnée : il est la différence (en règle générale positive) entre les recettes d’exploitation et les dépenses d’exploitation.

En termes de trésorerie, les dépenses d’investissement doivent modifier le cycle d’exploitation afin de sécréter ultérieurement des flux de recettes d’exploitation supérieurs. Elles ont pour vocation d’améliorer le cycle d’exploitation en lui permettant de dégager sur le long terme une rentabilité supérieure. Cette rentabilité n’est mesurable que sur plusieurs cycles d’exploitation contrairement aux dépenses d’exploitation qui se rattachent à un seul cycle. L’investisseur renonce ainsi à une consommation immédiate pour bénéficier de flux supérieurs s’étalant sur plusieurs cycles d’exploitation.

La différence ETE – dépenses d’investissement correspond aux flux de trésorerie disponibles (avant impôts).

Lorsque les flux de trésorerie disponibles sont négatifs, il existe un besoin auquel l’entreprise fait face grâce à son cycle de financement : les capitaux propres et les ressources d’emprunt.

Parce que les capitaux propres courent le risque de l’entreprise, le niveau de leur rémunération est aléatoire et dépend du succès de l’opération.

Lorsque l’entreprise complète son financement au moyen de capitaux d’emprunts, elle prend l’engagement de verser des flux de remboursement et de rémunération (frais financiers) aux prêteurs indépendamment de la réussite de l’opération. L’endettement est donc une avance sur flux d’exploitation sécrétés par l’investissement et qui est garantie par les capitaux propres.

Les placements financiers dont la logique est différente de l’investissement doivent être considérés globalement avec l’endettement : on raisonnera donc toujours en endettement net (des placements financiers) et en charges financières nettes (des produits financiers).

II – 3 – 2 – 1 : Description du T.P.F.F

Le tableau pluriannuel des flux financiers (annexe) repose sur une notion centrale qui est l’excédent de trésorerie (E.T.E). L’entreprise qui dispose d’une trésorerie suffisante pourra autofinancer sans problème ses investissements industriels. Dans le cas contraire, elle devra recourir à l’endettement pour réaliser ses investissements et elle compromettra à terme sa pérennité.

Le tableau pluriannuel des flux financiers est généralement établi sur 4 à 5 exercices successifs et distingue au niveau des flux financiers de l’entreprise : les flux relatifs à l’exploitation, à la croissance et au résultat, les flux liés au financement de la croissance par le résultat, l’endettement net et ses contreparties, les autres flux financiers.

Les flux relatifs à l’exploitation, à la croissance et au résultat

Le point de départ est le résultat brut d’exploitation selon la terminologie du comptable 1975 qui correspond à l’excédent brut d’exploitation (A). A savoir que l’E.B.E traduit le surplus monétaire potentiel sécrété par l’exploitation avant prise en considération de la politique financière de l’entreprise, de sa politique d’amortissement et de la fiscalité. L’excédent de trésorerie d’exploitation (C) est ensuite dégagé par la différence entre l’E.B.E et la variation du besoin en fonds de roulement induit par l’exploitation (B).

E.T E    =    E.B.E     –      Variation B.F.R.E

Les flux liés au financement de la croissance par le résultat

Le solde d’exploitation (E) est obtenu par la différence entre l’E.T.E © et les investissements en immobilisations (D). Ce solde est encore appelé solde interne ou disponible après financement de la croissance (DAFIC).

Solde d’exploitation ou DAFIC = E.T.E – Investissement en immobilisations

 

 

 

 L’endettement net et ses contreparties

Le solde financier ou solde externe (F) s’obtient en déduisant de la variation de la dette totale les charges financières (y compris celle afférente au leasing) et l’impôt sur les bénéfices.

Solde financier = Variation nette de la dette – Charges financières (et leasing) – Impôts sur les bénéfices

On calcul le solde courant (G) ou le solde de gestion, en faisant la somme du solde d’exploitation (E) et du solde financier (F) :

Solde courant = Solde d’exploitation + Solde financier

Les autres flux financiers

Les autres flux financiers regroupent tous les éléments qui n’ont pas été pris en compte précédemment et qui sont très hétérogènes (charges exceptionnelles, investissements hors exploitation, produits financiers, produits exceptionnels, produits de cessions d’élément d’actifs, augmentation de capital, variation du besoin en fonds de roulement hors exploitation,…)

Le bouclage de la variation de trésorerie se fait en corrigeant le solde courant (G) des autres flux financiers :

Variation du disponible = Solde courant +/– Autres flux financiers

 II – 3 – 2 – 2 : Analyse du T.P.F.F

 L’équilibre financier de l’entreprise se caractérise par :

  • Un solde d’exploitation (E) légèrement positif ;
  • Un solde financier (G) légèrement positif ;
  • Un solde courant (G) proche de 0.

Une croissance équilibre nécessite un solde économique (E) légèrement positif. Cependant, un solde d’exploitation largement positif peut traduire une politique de sous investissement ou de déstockage, qui peut être tout à fait préjudiciable à l’entreprise. De la même façon, un solde d’exploitation strictement négatif est l’indice d’une rentabilité insuffisante, l’entreprise devant recourir à l’endettement pour faire face à ses engagements (remboursement de dettes, paiement des charges financières, règlement des impôts,…)

Un solde financier (E) légèrement négatif est le signe d’un endettement équilibré. Un solde positif signifie que les nouveaux crédits contractés ont permis ont de dégager des excédents qui ont servi au financement des investissements et à l’amélioration des disponibilités de l’entreprise.

Un solde négatif indique un faible recours à l’endettement qui peut être justifié par l’importance du flux de trésorerie d’exploitation (E) ou par la difficulté de l’entreprise à lever du crédit. Dans ce cas, l’entreprise doit rechercher d’autres ressources (augmentation de capital, cession d’actifs, etc.)  pour faire face à ses besoins de financements.

II – 3 – 2 – 3 : Limites du T.P.F.F

Malgré ses apports intéressants au niveau de l’analyse financière, le T.P.F.F souffre de plusieurs critiques. En matière d’investissement tout d’abord, le T.P.F.F conduit l’entreprise à s’engager dans la voie de l’investissement sur la base de l’E.T.E. L’application de cette règle peut conduire l’entreprise à sur-investir dans des projets non rentables en cas d’E.T.E suffisant, ou refuser des investissements à forte rentabilité en cas d’E.T.E insuffisant. Le raisonnement est donc tout à fait contestable dans la mesure où toute décision d’investissement dans l’entreprise doit être essentiellement fondée sur l’appréciation des flux de trésorerie générés par le projet. Ainsi, le T.P.F.F privilégie les opérations industrielles et classe au second plan les investissements financiers qui sont regroupés avec les autres flux financiers. Ceci revient à dissimuler les stratégies de croissances externes de l’entreprise, alors qu’elles occupent une place de plus en plus importante dans les restructurations industrielles et financières observées de part le monde.

Sur le plan de financement, l’endettement joue un rôle marginal, dans le sens où il n’exerce qu’un rôle d’ajustement dans le financement de la croissance. L’entreprise s’endette en effet pour rembourser ses dettes anciennes, payer ses charges financières et régler ses impôts. Ce principe va à l’évidence à l’encontre des observations empiriques qui montrent au contraire que l’endettement joue un rôle fondamental dans le financement du cycle d’investissement et du cycle d’exploitation de l’entreprise.

Il est également surprenant de relever que l’augmentation de capital est classée comme ressource exceptionnelle alors qu’elle constitue une ressource normale pour le financement de la croissance de l’entreprise.

II – 3 – 3 – 1 : Description et analyse du modèle

Le modèle FITREX procède d’une démarche comparable à celle du tableau pluriannuel des flux financiers à deux niveaux. Tout d’abord, le FITREX est tissu des critiques adressées au concept de capacité d’autofinancement qui, compte tenu de son caractère de flux de trésorerie potentiel, ne constitue pas un indicateur pertinent d’appréciation de la solvabilité de l’entreprise. Ensuite, le FITREX fixe également, une règle plancher pour apprécier le risque financier de l’entreprise.

TABLEAU DE FLUX FINANCIERS

Autofinancement brut d’exploitation
+/- Variation structurelle du besoin de financement d’exploitation
= Flux interne de trésorerie d’exploitation
Charges financières
= Flux de trésorerie disponible

Ce tableau de flux financier permet de mettre en évidence trois agrégats : L’autofinancement brut d’exploitation, flux interne de trésorerie d’exploitation (FITREX) et la trésorerie disponible.

L’autofinancement brut d’exploitation

Il est calculé par la différence entre, d’une part la production, et d’autre part les consommations de matières ainsi que toutes les charges internes décaissables de l’entreprise, exclusion faite des charges financières. Cet autofinancement doit normalement être positif car « une entreprise qui ne remplit pas cette condition de manière régulière en moyenne période n’est manifestement pas viable et est appelée à disparaître à plus ou moins brève échéance ».

Le FITREX

L’autofinancement brut d’exploitation corrigée de la variation structurelle du besoin de financement de l’exploitation constitue le FITREX

FITREX = Autofinancement brut d’exploitation +/- Variation structurelle du besoin de financement de l’exploitation

Notons que le FITREX s’apparente à l’E.T.E qui est calculé par la différence entre l’E.B.E et la variation du B.E.R.E

Il est également important de souligner le financement de la variation structurelle du besoin de financement du cycle d’exploitation par le résultat. Ceci signifie que les besoins conjoncturels peuvent être satisfaits par les concours bancaires courants.

Le flux de trésorerie disponible

Ce flux est calculé par la différence entre le FRITEX et les charges financières.

Flux de trésorerie disponible  = FITREX – Charges financières (y compris         leasing)

Ainsi la solvabilité de l’entreprise est assurée quand le FRITEX permet de faire face aux charges financières. Une entreprise disposant d’un flux de trésorerie disponible positif sera en position favorable pour obtenir de nouveaux crédits. Par contre, une entreprise déséquilibrée implique pour l’entreprise le recours au crédit pour régler ses charges financières, cette situation étant difficilement sur le plan bancaire.

II – 3 – 3 – 2 : Les limites de FITREX

Le modèle FITREX n’échappe pas aux critique. En effet, ce modèle exclut des remboursements à effectuer, les dettes, en partant du principe que celles-ci sont remboursées au moyen de nouveau crédits car les entreprises ne dégagent pas suffisamment de trésorerie pour faire face à leurs engagements vis-à-vis des banques. Cette position s’inscrit en rupture totale par rapport aux règles classiques garantissant la solvabilité et l’équilibre financier de l’entreprise. Et c’est pour cette raison que le FITREX pourrait être affiné en intégrant des flux à couvrir par l’entreprise.

FITREX > Charges financières + Remboursements des dettes

Par ailleurs, l’exercice d’un flux de trésorerie disponible positif tenant compte du remboursement de la dette en principal et en intérêts ne saurait constituer une base de la capacité d’endettement complémentaire de l’entreprise. Il faut en effet tenir compte non seulement de sa capacité de remboursement et d‘endettement bilantielle, mais aussi du degré du risque compte tenu du taux d’intérêt de la dette.

II – 3 – 4 – 1 : Présentation du tableau

La vie de l’entreprise est découpée en trois grandes fonctions : l’exploitation, l’investissement et le financement qui sont bien présenté selon la structure du tableau (annexe)

La fonction exploitation

Il s’agit d’une conception large de l’exploitation qui s’appuie sur un résultat net qui tient compte de charges et de produits financiers ainsi que d’éléments courants et non courants.

La fonction investissement

Il s’agit également d’une conception large de l’investissement qui intègre aussi bien les investissements et les désinvestissements corporels, incorporels que financiers. Notons que les subventions d’investissement sont déduites des opérations d’investissement alors qu’elles pourraient être intégrées dans la fonction financement.

La fonction financement

La fonction financement recouvre les mouvements de capitaux propres (augmentation ou diminution, exclusion faite des incorporations de réserves au capital), des mouvements d’endettement (exclusion faite de la trésorerie passif), de même que les dividendes mis en paiement au cours de l’exercice et les avances reçues des tiers.

A savoir que les charges financières, les produits financiers et les investissements financiers ne rentrent pas dans la fonction de financement.

Ainsi le tableau de flux de l’O.E.C.C.A permet de dégager les soldes suivants :

– Flux de trésorerie provenant de (affecté à) l’exploitation (A)

– Flux de trésorerie provenant de (affecté aux) opérations d’investissement (B)

– Flux de trésorerie provenant de (affecté aux) opérations de financement (C)

Variation trésorerie = A + B + C

II – 3 – 4 – 2 : Interprétation du tableau 

L’analyse du tableau des flux de trésorerie constitue un instrument intéressant d’analyse et de l’entreprise.

L’examen de l’évolution des flux de trésorerie provenant des opérations d’exploitation fournit un excellent indicateur de la situation de liquidité de l’entreprise. L’analyse des flux de trésorerie affectés aux opérations d’investissement de l’entreprise et sur les stratégies de croissance poursuivies (interne ou externe). Enfin l’analyse des opérations de financement fournit des informations intéressantes sur les choix de politique financière adoptés par l’entreprise.

L’examen des soldes dégage des informations importantes :

Une trésorerie d’exploitation supérieure aux besoins d’investissement (A>B) est un signe de liquidité. Aussi, il serait intéressant d’examiner l’utilisation de l’excédent liquidité (C).

En cas d’insuffisance de trésorerie (A<B), il est important d’analyser le mode de financement retenu (augmentation de capital, endettement, etc.) et de s’assurer de l’équilibre financier et de la solvabilité de l’entreprise.

Une identité entre la trésorerie d’exploitation et les besoins d’investissement (A=B) signifie que l’entreprise est en mesure d’assurer l’autofinancement de ses investissements.

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