Introduction
Face à des défis de plus en plus nombreux et diversifiés auxquels les entreprises sont tenues de faire face, mener leurs activités hors des pays, des régions et parfois même des continents devient plus que nécessaire pour elles. Ainsi, l’internationalisation des organisations dans un contexte de globalisation des marchés est devenue une question de survie pour elles. Cette internationalisation peut se faire dans un but de compétitivité ou simplement d’expansion ou de croissance.
Définition de l’internationalisation
Selon Le sociologue Guy Rocher: « l’internationalisation se réfère aux échanges de diverses natures, économiques, politiques, culturels, entre Nations, aux relations qui en résultent, pacifiques ou conflictuelles, de complémentarité ou de concurrence… »
L’extension des entreprises hors des frontières de leurs pays d’origine correspond au phénomène d’internationalisation de leurs activités économiques.
Le terme de mondialisation (aussi appelée globalisation) désigne le processus d’intégration des marchés et de rapprochement des hommes qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et de marchandises, et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire. Elle se manifeste par, outre l’interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et l’intensification de la concurrence, l’expansion des échanges et des interactions humaines.
Alors Internationalisation, c’est adapter un pays au monde, au niveau financier et la Mondialisation, c’est adapter le monde à une règle de conduite mondial au niveau économique.
Les raisons de l’internationalisation
Une main d’œuvre bon marché : en effet, on peut trouver dans plusieurs pays une main d’œuvre prête à travailler à plus petit cout que dans les pays occidentaux , donc l’entreprise qui décide de délocaliser leur activités réalisent des profits nettement plus grands qu’on restant dans les pays développés.
èLes ressources naturelles :les entreprises peuvent exploiter les matières premières et les ressources naturelles nécessaires pour la production, des autres pays notamment les pays du sud. Ces matières premières sont moins chères grâce à la réglementation moins stricte.
èLes phases de cycle de vie : la vie d’un produit est rythmé par un cycle constitué de 4 étapes successives : émergence, croissance, maturité et déclin .En phase de maturité, l’entreprise perd son avantage technologique .Afin de récupérer des parts de marché et contrer la concurrence étrangère, l’entreprise délocalise et produit dans des pays où les couts des facteurs de production est le plus faible .L’investissement à l’étranger apparait donc comme une stratégie défensive. En phase de déclin où le produit est banalisé, la production doit s’arrêter dans le pays de l’entreprise innovatrice en raison de la baisse de la demande et dans ce cas la production est transférée vers les pays moins développés.
èLes économies d’échelles : la baisse des couts de production due à la délocalisation permet d’augmenter les ventes, donc réaliser des économies d’échelles.
L’étroitesse du marché national ou sa saturation : la dimension réduite du marché intérieur pousse les entreprises à s’installer des d’autres pays .Le marché ne doit pas se limiter à un territoire national compte tenu du nombre faible des acheteurs potentiels.
èLa concurrence : qui peut être mois forte dans les marchés extérieurs que sur le marché national.
èLa spécialisation de l’entreprise : pour certaines activités le marché ne doit pas se limiter à un territoire national compte tenu du nombre faible des clients.
Le processus d’internationalisation
Le processus d’internationalisation de l’entreprise comporte plusieurs aspects. C’est un processus dynamique qui a pour objectif l’introduction de l’entreprise sur des marchés étrangers, le plus souvent éloignés et différents culturellement, économiquement et juridiquement de ceux du marché national de l’entreprise.
Les politiques d’exportation font office de première étapede développement international de l’entreprise. L’entreprise fabrique ses produits sur le marché intérieur et les exporte vers des marchés étrangers. Le processus de production n’est en aucun cas modifié, les produits ne subissent non plus aucune modification ni adaptation aux marchés étrangers. Cette politique d’exportation peut être mise en œuvre en adoptant 2 méthodes :
L’exportation directe
L’exportation directe permet de vendre à l’étranger sans pour autant faire recours à des intermédiaires. L’entreprise n’aura pas donc besoin de participer à des salons professionnels à l’étranger, de mobiliser une force de vente à l’étranger via des agents commerciaux ou des représentants salariés.
L’exportation indirecte
L’exportation indirecte requiert le recours à des courtiers ou à des sociétés de commerce international, à des partenariats constitués de groupement d’exportateurs et de portage d’exportation.
La seconde étapedans le processus d’internationalisation concerne le développement de réseaux de distribution à l’étranger. A ce stade l’approvisionnement et la production sont toujours effectués dans le pays d’origine. La constitution de ces réseaux peut prendre différentes formes, allant de la franchise internationale, aux licences étrangères jusqu’à la création de filiales de distribution.
La troisième étapedans le processus d’internationalisation correspond à l’investissement direct étranger avec l’apparition des firmes multinationales. L’entreprise multinationale produit et vend dans plusieurs pays. Les filiales ne sont pas forcément rapprochées entre elles par de véritables liens économiques, commerciaux ou industriels.
La quatrième étapecorrespond à la rationalisation progressive des structures nationales et les ressources des filiales étrangères pour une meilleure coordination des activités de l’entreprise. On assiste alors à l’avènement des firmes transnationales.
La cinquième étapeconcerne les opérations globales. L’entreprise est appelée « globale» car elle n’est plus identifiée à un pays d’origine, le siège central a une fonction de contrôle et de coordination.
Les types d’entreprises
Une entreprise qui développe ses activités (production, distribution)sur son territoire national est dite nationale.
Une entreprise s’internationalise lorsqu’elle développe son activité (ou activités si elle est diversifiée) au-delà de son territoire national. Il s’agit d’une stratégie de croissance hors du marché national de l’entreprise.
Voici les quatre types d’entreprises internationalisées :
Entreprise internationale :
L’entreprise internationale est une organisation dont le centre de décision et le système de production et de commercialisation se trouvent dans le pays d’origine et qui entend étendre ses activités à d’autres pays.
Entreprise globale :
Son marché pertinent est le monde entier, elle a une gamme de produits plutôt limitée et standardisée,
Le processus de décision est standardisé, le contrôle est centralisé et standardisé,les produits adoptent un standard commun.
Entreprise multinationale :
Une entreprise multinationale est une entreprise, de grande taille, qui est implantée à l’étranger par le biais de filiales, avec une stratégie et une organisation conçue à l’échelle mondiale.
Une entreprise multinationale exerce ses activités dans plusieurs zones géographiques, mais avec un seul centre ou un centre principal de décision.
Entreprise transnationale :
L’entreprise transnationale n’accorde pas une importance capitale à l’attachement à son pays d’origine. Elle baigne dans la mixité culturelle, ce qui explique son détachement au pays d’origine. Elle tend à perdre son identité nationale.
Les stratégies de l’internationalisation
- La stratégie internationale
La logique de cette stratégie veut que l’entreprise développe les compétences et les connaissances qui permettent la gestion de l’entreprise au niveau national puis procéder à leur transfert au niveau local dans les unités à l’étranger. Il s’agit avant tout de s’appuyer sur les ressources techniques, humaines et organisationnelles de la société mère, en les valorisant et s’adaptant aux différents marchés locaux. Ce type de configuration est adapté aux entreprises souhaitant limiter leur internationalisation à quelques pays et souhaitant limiter les coûts de structure et de coordination. Les entreprises se situant au premier stade du processus d’internationalisation adoptent souvent cette stratégie. Sont concernées les entreprises récentes et les sociétés de taille modeste comme les PME-PMI et les TPE souhaitant se développer à l’international tout en réduisant les coûts à l’internationalisation.
- La stratégie multinationale
L’entreprise multinationale adopte des stratégies multidomestiques pour mieux adapter sa politique commerciale aux spécificités des marchés locaux. Les opérations locales sont entreprises de façon à exploiter les opportunités locales. Dans ce type d’organisation, les activités commerciales sont différenciées et adaptées au niveau local pour mieux satisfaire les besoins des clients locaux. Les produits et ou services sont développés selon les spécificités locales envu de répondre au mieux aux spécificités de chaque marché local. La standardisation est bannie, chaque marché ayant ses besoins différents de ceux des autres marchés que l’entreprise se doit de satisfaire. Les marchés potentiels pour l’entreprise multinationale sont ceux de taille importante ou à forte croissance et où l’intensité concurrentielle est moyenne ou faible. Les facteurs clés de succès pour une entreprise multinationale sont la gestion des relations entre le siège et ses filiales, le management des mutations internationales et au positionnement et à l’image des différentes filiales au sein de leur pays d’accueil respectifs. Le niveau de contrôle exercé sur les filiales et le niveau d’autonomie des filiales et la gestion des imparties et expatriés déterminent le succès de l’entreprise multinationale.
- La stratégie globale
La recherche d’économies d’échelle, le partage des coûts la coordination des flux et l’intégration de la recherche, au plan mondial sont au cœur de la stratégie globale. L’entreprise globale essaie de dépasser le stade des différences culturelles en gérant au plan mondial l’intégration des équipes et le développement des activités. Elle est à la recherche d’une véritable identité, ce qui constitue l’un des facteurs clés de succès.
- La stratégie transnationale
La stratégie transnationale constitue une étape avancée dans le processus d’internationalisation de l’entreprise dans la mesure où elle permet à l’entreprise de concilier les forces de l’intégration globale avec
Les exigences d’adaptation aux spécificités locales des marchés ciblés par l’entreprise. En quelque sorte l’entreprise transnationale adopte une stratégie globale pour développer un avantage concurrentiel au niveau mondial. L’objectif principal visé par cette stratégie consiste à bénéficier des avantages de coûts grâce à la coordination générale des activités, tout en veillant à une réactivité et flexibilité pour identifier et exploiter des opportunités locales. Les facteurs clés de succès de la stratégie tiennent à la capacité de l’entreprise transnationale à coopérer avec les exigences d’intégration et de différenciation, transformant ces contradictions en une réalité opérationnelle.
Un modèle d’une entreprise marocaine internationale
Implantation à l’international :
Le géant marocain Koutoubia à l’assaut de la France et de l’Europe :
La société marocaine Koutoubia, spécialisée dans l’agro-alimentaire, en particulier la charcuterie. La marque connaît un véritable succès et produit actuellement plus de 8 millions de tonnes par an et approvisionne 70% du marché marocain avec pas moins de 60 produits différents.
Depuis 2003, Koutoubia s’est engagée dans la prospection des marchés internationaux. Actuellement, elle est déjà présente sur les étals des supermarchés de la plupart des pays du Moyen-Orient.
Le groupe marocain Koutoubia, a décidé de reporter son implantation en France. En novembre dernier, Hamid Bouidar, conseillé auprès de la direction générale de Koutoubia, avait annoncé « une éventuelle implantation » pour l’année 2013, notamment au Mans, dans l’ouest de la France. Le marché du halal en France est, aujourd’hui, estimé à près de 6 milliards d’euros.
Conclusion :
A l’heure actuelle, face à la recherche des prix les plus bas par les consommateurs, mais aussi du plus fort de profit par les entreprises. On constate que l’internationalisation s’impose à la plus part des entreprises.
Cette démarche se caractérise principalement par la recherche d’une main d’œuvre peu coûteuse et disciplinée, d’un environnement juridique favorable (réglementation peu contraignante du travail, des activités polluantes, etc.) Mais si l’internationalisation présente des avantages indéniables, elle inclut néanmoins des inconvénients.
Internationaliser l’activité de son entreprise apparaît aujourd’hui souvent vital pour cette dernière, mais il n’est pas possible de s’engager dans cette dernière au risque de tout perdre, sans préparation minutieuse, à commencer par la recherche d’informations sérieuses, d’en constituer un ensemble cohérent à partir duquel s’organiseront les réflexions et les prises de décision.
L’exercice ne se limite pas à une traditionnelle étude de marché. Il doit englober l’étude complète de tous les risques auxquels l’entreprise est susceptible de se confrontées sur le marché étranger et la prise de toutes les mesures utiles pour prévenir ces risques. Ce n’est qu’à ce prix que l’entreprise travaillera dans la sérénité et avec bénéfice à l’étranger.
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