les politiques d’ajustement structurel (1983-1993)
- Programme d’ajustement structurel : priorité aux équilibresmacro-financiers
- Les impasses du PAS : où l’ajustement n’induit pas la croissance
- Recul relatif des indicateurs sociaux
Introduction :
Avec le gonflement de la dette extérieure et la pression des institution internationales et des créanciers internationaux, le Maroc s’est lancé, à partir de 1980, dans un programme de libéralisation et d’ouverture à l’économie mondiale. Cette ouverture s’est manifestée par l’adoption du programme d’Ajustement structurel à partir de 1983, et s’est poursuivi par l’inclusion au GATT en 1987 (devenu l’OMC après la conférence de Marrakech en 1994).
A la fin du XXe siècle, le Maroc s’est engagé dans un nouveau contexte d’ouverture, notamment avec la conclusion d’un certain nombre d’accord d’association avec ses principaux partenaires, en premier avec l’UE en 1996 donnant naissance d’une Zone de libre-échange à l’horizon 2010, puis avec les USA en 2004.
Section I : Rappel sur la situation économique pré-PAS.
Au début de la décennie quatre-vingt, le Maroc s’est trouvé confronté à une situation économique difficile et à des pressions financières aiguës. Durant la période 1981-1983, le taux de croissance du PIB en terme réel n’a pas dépassé de 2% et le taux d’inflation s’est situé aux alentours de 10% sur le plan budgétaire, l’épargne publique était négative pour l’équivalent d’environ 2% du PIB, et le déficit du trésor a atteint 12%du PIB
Au niveau des comptes extérieurs, le compte courant de la balance des paiements a accusé un déficit de l’ordre de 12% du PIB avec une accumulation d’importants arriérés extérieurs .De même les réserves de change ont connu une chute sans précédent, couvrant a peine quelques jours sensiblement détérioré, si bien que l’encours a dépassé les 10% du PIB, et le ratio du service de la dette s’est élevé à l’équivalent de 50% des recettes en devise. Cette situation a des facteurs à la fois endogènes et exogènes. Sur le plan interne, le boom phosphaté déclencher par le triplement des prix réel du phosphate de 1973 à 1974, a eu un impact considérable sur les finances publiques et les structures internes du prix et de production.
En effet le Maroc dont 85% de la production est vendu à l’étranger a généré d’importantes ressources en devises qui l’ont engagé dans un programme de dépenses très ambitieux, il s’agit d’investissement public en infrastructures, dans l’irrigation et dans l’industrie. En terme réel le volume d’investissement a été pondéré par (3,4) de 1974 à1977, ce qui a entraîné le doublement du taux de l’investissement au niveau national. En terme nominal les investissements publics ont été pondérés par (8,6) entre 1973 et1977, avant de chuter de 36% en 1978 pour cause de première tentative de stabilisation (à noter que la hausse du prix du phosphate n’a duré que deux ans et que dès 1976 le prix a chuté de 47%).
L’Etat a en outre accordé une hausse de 26% des salaires des fonctionnaires ainsi que leur effectif. De même elle a accordé, dès 1974, des subventions très importantes aux produits alimentaires courants, (de telle sorte que ces subventions ont atteint 24% des dépenses de fonctionnement). Le boom phosphaté a par ailleurs favorisé une surélévation du taux de change, cet effet additionné aux effets cités au dessus sont les critères de ce qu’on appelle le processus de croissance déséquilibrée.
L’économie marocaine a aussi été gravement secouée par un cycle de sécheresse qui a atteint une ampleur sans précédent dès 1981. Au surplus, le Maroc se devait de se doter des moyens nécessaires pour assurer son intégrité territoriale. Par ailleurs, au niveau de la conjoncture internationale, cette période a été caractérisée par la flambée des prix de l’énergie notamment depuis 1979.Elle est également marquée par de nouveaux records en matière des taux d’intérêts qui ont considérablement….
D’un autre côté, le dollar, principale devise de la facturation des importations et du paiement du service de la dette a enregistré une forte appréciation à partir de 1980.
Le pays a cependant, faute de pouvoir mobiliser des ressources internes suffisantes a continué à faire massivement appel aux concours extérieurs pour couvrir son déficit en ressources , ce qui lui a permis certes de maintenir un relatif effort d’investissement, mais au prix de l’augmentation du niveau de son endettement extérieur cette conjugaison de facteurs internes et externes a fait que le Maroc s’est trouvée dans l’impossibilité de faire face normalement aux obligations de sa dette auprès des créanciers membres du club de paris, des banques commerciales et d’autres bailleurs de fonds.
Résumant la situation financière et économique :
– Une croissance faible avec des taux d’inflations élevés
– Des dérapages au niveau des comptes financiers internes et externes.
– Un endettement extérieur excessif et l’entrée dans le cycle de rééchelonnement.
– Un niveau presque nul des avoirs extérieurs.
Section 2 : L’adoption du PAS
Dès 1983, le Maroc dans ces conditions et avec la pression des institution internationales et des différents créanciers, s’est engagé de poursuivre le programme d’ajustement structurel (PAS) qui vise à la fois la stabilisation de l’économie, la réduction du déficit de la balance des paiements ainsi que la restructuration de l’appareil productif en permettant une meilleure allocation des ressources.
L’adoption de ce programme devrait :
Rétablir les équilibres aussi bien économiques que financiers, intérieurs qu’ extérieurs
Une politique d’ouverture progressive de l’économie marocaine sur l’extérieur et offrire de nouvelles opportunités aussi bien en matière d’échanges commerciaux qu’en matière d’investissements et d’attrait de capitaux étrangers
« En effet, le PAS est l’enfant de la crise de l’endettement qui s’est manifestée de manière cruciale au début de la décennie quatre-vingt entre les pays endettés (en général ceux du sud comme le Maroc) et les pays endetteurs qui détiennent les leviers de commande de fonds monétaire international (FMI) et la banque mondiale (BM) en particulier pour amener les pays débiteurs à honorer les engagements, quoiqu’il en coûte a ces derniers, économiquement, politiquement et socialement »
Le Maroc a procédé au rééchelonnement de sa dette extérieur en six accords auprès du club de Paris (1983 puis 1985, 1987, 1988,1990 et finalement en décembre 1992),
Le processus de rééchelonnement avait nui à la solvabilité du Maroc vis à vis de ses créanciers, en ce sens que sa signature sur le marché des capitaux s’était altérée, mais le pays s’est engagé dès 1993 a ne pas demander de nouvel accord visant par-là à rétablir sa crédibilité et la confiance des milieux financiers internationaux.
Politique budgétaire et politique d’ajustement structurel
Ces principaux éléments consistaient en :
- Un blocage des salaires des fonctionnaires,
- une croissance ralentie des effectifs de la fonction publique,
- la réduction des subventions aux produits alimentaires
- la réduction des dépenses d’investissement.
La rigueur budgétaire n’a pas empêché les dépenses de fonctionnement d’approcher la barre des 40 milliards de DH en1992
Les impératifs de la gestionde la dette limitaient par ailleurs la marge de manouvre au niveau de l’arbitrage des dépenses.
Section 3 : Crise de la dette et programme d’ajustement structurel
Au cours de la période de 1983 et 1993, le Maroc était tenu de se souscrire à des programmes de stabilisation soutenus par le FMI, pour pouvoir bénéficier de rééchelonnements et d’allégements de dettes auprès des ses créanciers publics et privés.
Le FMI continua d’influer et d’orienter la politique économique suivie par les autorités marocaines même au-delà de la période de l’ajustement structurel qui avait pris fin en 1993 ;
Ses recommandations sont ainsi fort écoutées par la technostructure tenant les commandes de la politique économique marocaine et ses évaluations sont devenues, pour elle, le critère par excellence pour juger d’une bonne gouvernance économique.
Certes le Maroc qui était pratiquement en situation de cessation de paiement vis-à-vis de l’extérieur en 1983, est parvenu, à la fin de la période de l’ajustement structurel sous l’égide du FMI, à rétablir la viabilité de sa balance des paiements et à ramener à un niveau soutenable son déficit budgétaire.
À cet égard, le déficit, hors dons, du compte courant de la balance des paiements fut ramené de 12,9 % du PIB en 1982 à 2,5 % en 1992, et les réserves de change qui étaient presque totalement épuisées en 1982, atteignirent l’équivalent de six mois d’importations de bien et services à fin 1993.
De même, un ensemble de réformes structurelles essentielles, soutenues par des prêts de la Banque Mondiale complétèrent le programme de stabilisation. Le Maroc a ainsi bénéficié auprès de la Banque Mondiale, entre 1984 et 1995, de deux prêts à l’ajustement structurel et huit prêts sectoriels d’appui aux réformes qui ont intéressé le commerce et l’industrie, l’agriculture, les entreprises publiques, l’éducation et le secteur financier.
Section 4 : Les quatre piliers de la stratégie marocaine du PAS
Le gouvernement marocain s’est appuyé sur une stratégie en quatre points, compatibles avec les objectifs du PAS et qui se sont affinés avec la pratique, il s’agit de :
- réussir une dévaluation,
- limiter les subventions
- se rapprocher du marché international
- libéraliser les structures commerciales sans renoncer aux actions incitatives de l’Etat.
Une dévaluation réussie
Le déficit extérieur courant du Maroc s’est creusé nettement au début des années 80, débouchant en1983 sur une crise de disponibilité de devises; les réserves de change passent de 4 à 5 semaines en1980 à une semaine en 1983/1984.
Cette contrainte se détendra progressivement sous l’effet conjugué de mesures internes de réformes du commerce et de l’industrie, et de facteurs externes favorables comme la baisse du prix du pétrole, mais surtout grâce à une dévaluation habilement menée.
Une politique de change flexible va, dès la mi-1983, mettre fin à la surévaluation du dirham marocain. Selon les sources, les performances seront appréciées différemment : entre 1983 et 1985, la dévaluation du taux de change effectif réel est estimée à 25 % par la Banque Mondiale par rapport au dollar US, mais à 13 % seulement par rapport au franc français
Les importantes réformes économiques
Les années 80 commencent mal pour le Maroc :
- la baisse du prix des phosphates vient compromettrel’équilibre du budget et de la balance commerciale du pays,
- la guerre du Sahara s’intensifie.
- La création de grandes infrastructures se poursuit,
- ainsi que la politique sociale des subventions à l’alimentation de base, ces deux derniers éléments étant justifiés quand la situation économique est saine dans un pays à croissances démographique et urbaine fortes.
Déjà très endetté, le Maroc doit accepter le principe de l’ajustement pour retrouver un crédit international indispensable à sa survie économique, au prix de plusieurs réformes.
L’objectif du PAS, après sa phase de stabilisation destinée à restaurer les grands équilibres macro-économiques, vise à accroître l’efficacité économique nécessaire à la promotion d’une croissance soutenue à moyen et long termes, par une meilleure allocation des ressources.
Il faut donc mettre un terme aux politiques de prix administrés et de subventions, à la protection douanière et à la sur-réglementation des marchés, sources de distorsions qui gênent l’efficacité économique. De toute manière, la situation des finances publiques est telle que le système de subventions à la consommation doit être repensé, que la dévaluation de la monnaie doit être envisagée pour moins importer et mieux exporter, que l’intervention publique doit être nécessairement diminuée; il devient alors intéressant de procéder à un montage avec le FMI et la Banque Mondiale qui soutiennent financièrement les réformes et qu’on peut désigner comme responsables si l’ajustement devient politiquement trop risqué et trop contraignant.
Section 5 : Les limites des politiques économiques poursuivies
Il convient, cependant, de ne pas perdre de vue les limites des politiques économiques prônées par le FMI et appuyées par la Banque Mondiale, car malgré les performances affichées par l’économie marocaine, à l’issue de dix années d’ajustement structurel, en matière de rétablissement des équilibres fondamentaux et de progrès dans la mise en œuvre de réformes structurelles essentielles, celle-ci n’a pas retrouvé le chemin d’une croissance vigoureuse et pérenne. Après avoir fait illusion comme un nouveau dragon pendant quelques mois après la fin de la période de l’ajustement structurel, le Maroc se complut plutôt dans un sentier de croissance médiocre, et continua à végéter en bas de tableau s’agissant d’indicateurs socio-économiques, en comparaison de pays de même niveau de développement. Le Maroc persista, et persiste toujours, à donner l’impression d’un éternel pays émergent, doté de réelles potentialités, qui tarde à tenir ses promesses.
Ces limites découlent, à notre sens, du soubassement idéologique de ces politiques, en l’occurrence le néolibéralisme triomphant des années quatre-vingt du siècle passé tel que mis en œuvre par le Président américain Reagan et la Première Ministre britannique Thatcher. Les lignes directrices de ces politiques furent théorisées en 1989 par John Williamson, alors économiste en chef pour la région Asie à la Banque Mondiale, dans le cadre de ce qui est désigné depuis par l’expression «Consensus de Washington» et qui se fonde sur dix propositions de réformes prônant notamment la discipline budgétaire, la réforme fiscale, la libéralisation des taux d’intérêt et du commerce extérieur, la déréglementation des marchés et la privatisation des monopoles ou participations de l’État.
Ce ne sont pas tellement, les propositions de réformes sur lesquelles se fonde le Consensus de Washington, qui font débat en elles-mêmes, mais plutôt les modalités et les conditions de leur mise en œuvre (objectifs à atteindre, délais pour y parvenir, niveaux des déficits retenus, rythme et calendrier des réformes etc.) que le FMI cherche à imposer au vu de l’option néolibérale qui est la sienne et dont les maîtres mots sont dérégulation, privatisation, désengagement de l’État, ouverture des marchés ; de sorte, que bien souvent, ce sont des considérations idéologiques qui guident l’action du FMI, et la Banque Mondiale dans son sillage, plutôt que la rationalité économique.
En effet, il n’est pas inapproprié de recommander la discipline budgétaire, à un pays qui a longtemps vécu au-dessus de ses moyens et qui se trouve dans l’incapacité de rembourser ses dettes, en contrepartie de facilités de paiement à consentir par les créanciers. Cependant il n’est pas raisonnable d’imposer au pays concerné des limitations drastiques des déficits budgétaires dans des délais inadéquats, et de l’amener ainsi à appliquer des politiques d’austérité qui sont de nature à hypothéquer son redressement économique. Les exigences du FMI, en matière de discipline budgétaire, vont souvent, au-delà de ce qui est raisonnablement nécessaire pour contenir le dérapage des finances publiques. C’est ainsi que pour pouvoir construire le barrage Al Wahda et d’autres infrastructures essentielles pendant la période de l’ajustement structurel, les autorités marocaines ont dû recourir à des artifices comptables masquant le véritable déficit budgétaire. Ces infrastructures n’auraient pas pu être réalisées en leur temps, si ces autorités s’étaient appliquées à respecter scrupuleusement les directives du FMI.
En fait, à travers la réduction des dépenses publiques, le FMI cherche, au-delà de la limitation du déficit budgétaire, et en ligne avec son option néolibérale, la réduction du rôle de l’État dans l’économie. Dès l’accord de confirmation du 12 septembre 1985, le gouvernement marocain s’engageait à poursuivre une politique de désengagement au profit du secteur privé, alors que dans le cadre de l’accord suivant, celui en date du 16 décembre 1986, il exprimait clairement son intention de réduire l’intervention de l’État dans les activités économiques.
Section 6 : La politique industrielle de l’ajustement structurel
Le programme d’ajustement structurel dans le commerce et l’industrie s’est donné pour objectif principal de rationaliser la structure de la protection et des incitations
Les mesures initiées, au début des années 80, par ce programme sont principalement : la dévaluation du Dirham, la réduction des obstacles administratifs au commerce extérieur, la rationalisation de la structure tarifaire et de la fiscalité sur les importations et les exportations.
Ce programme annonçait, également, de nombreusesautres mesures de politique économique, notamment, la libéralisation de la politique des prix intérieurs, la suppression des monopoles étatiques, l’assainissement de la situation des entreprises publiques, le désengagement de l’État de l’investissement productif industriel,la réforme fiscale et l’assainissement des finances publiques.
Les nouvelles mesures d’incitation :
Avec l’adoption de la Loi sur le Commerce Extérieur, la libéralisation des prix intérieurs, la privatisation des entreprises publiques et la réforme de la politique de change, l’État marocain a opté pour un modèle de croissance de l’industrie nationale que l’on peut désigner comme « libéral ».
Les principes de ce modèle industriel sont :
- le renforcement de la flexibilité des structures productives
- l’introduction de la concurrence interne comme aiguillon de la rationalisation de la gestion productive et financière des entreprises, comme source de gain de productivité
- la correction du système incitatif de façon à conduire le changement structurel de l’appareil productif vers des activités économisant des devises
- une politique de la propriété du capital visant une mobilisation accrue des ressources en faveur des investissements industriels.
La politique de la protection et d’incitation a connu un changement fondamental dans ses modalités etprincipes durant la Décennie 80. Désormais, les mesures de politique industrielle privilégient, du point de vuedu principe, la demande extérieur, et du point de vue de la forme, la régulation spontanée par les forces dumarché. Ce changement peut être qualifié de « libéralisation »
La loi sur le Commerce Extérieur est intervenueà la suite d’un long processus de réduction des contrôles administratifs sur les flux du commerceextérieur et une réduction sensible de la charge fiscale sur les importations. Elle a été adoptée à la suite del’adhésion du Maroc au GATT et de son engagement à se conformer à ses principes en harmonie avec les pratiques des autres membres du GATT.
La Loi du Commerce Extérieur consacre deux principes de politique économique fondamentaux :
- la protection ne peut être accordée qu’aux activités économiquement rentables. L’indexation des prix relatifs locaux sur les prix mondiaux est de nature à favoriser une spécialisation optimale de la structure industrielle.
- la réduction et la stricte délimitation du champ d’intervention de l’administration dans la définition des mesures de protection
Évolution de la politique de protection
Désormais, la nature des produits importés dépend de plus en plus de l’expression sur le marché des préférencesdes consommateurs, alors qu’en période de fort contrôle elle reflétait en grande partie des choixadministratifs. Le contrôle des importations se donne plus ouvertement l’objectif d’assurer la protection desindustries locales en privilégiant la protection tarifaire.
chapitre 3 la problématique de la croissance économique au Maroc
Section 1 : Sources de la croissance économique au Maroc
Le Maroc, peu de richesses naturel qui valent beaucoup sur le marché mondial mais il est le 4ème pays arabe le plus prospère selon un sondage ( legatum Institute a Londre ) après les Emarates arabe unis , Koweït puis l’Arabie saoudite. Huit critères ont été retenus à ce classement; l’économie, l’éducation, l’entreprenariat, la gouvernance, la santé, les libertés individuelles, le capitale social et la sécurité. Notre pays a été classé 35ème en économie, mais le 110ème en éducation
Avec la crise mondiale actuelle, une conjoncture caractérisée par l’instabilité, une inquiétante dépendance marocaine vis-à-vis étrangère, beaucoup de questions se posent
« Peu de richesses ménagées avec l’économie valent mieux que de grands trésors mal employés » on dit les orientales. Avec ses richesses et certaines sous exploité le Maroc doit fournir plus d’effort de gouvernance et de la gestion rationnelle de ses ressources pour réaliser une croissance respectable.
Les principales ressources du pays se résument comme suit
- Les recettes fiscales : ce genre de recettes est très sensible de ce qu’il peut engendrer en cas d’une manipulation sévère (en cas d’augmentation de pression fiscale il y aura moins d’investissement ou un découragement pour les investisseurs ce qui va se répercuter directement sur l’emploi puis la consommation).
- Les ressources naturelles du Maroc : en premier lieu le phosphate, est un produit chimique inorganique, et chimiquement un sel ou un ester de l’acide phosphorique, résultant de la combinaison avec une base, de formule chimique.Le Maroc est parmi les trois premiers exportateur mondiaux de ce produit, mais ces recettes restent moins intéressantes parce qu’il ne vaut pas grande chose au niveau mondial mais aussi le Maroc exporte ce produit est généralement brutsans transformation ou avec peu de valeur ajoutée alors moins de devises. Donc il y a du travail a fournir pour rentrer dans la logique économique et essayer de rentabiliser plus ces ressources naturelles en essayant d’augmenter sa valeur ajoutée à fin de mieux exploiter cette richesse et gagner plus de devises en l’exportant.
- La pêche maritime : est l’activité qui consiste à capturer des animaux aquatiques (poissons, mais aussi crustacés, céphalopodes) dans leur milieu naturel (océans, mers, cours d’eau, étangs, lacs, mares). Le Maroc dispose de deux façades maritimes, l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée s’étendant sur une longueur de plus de 3.500 km, mais leurs revenus provenant des accords de la pêche avec UE restent moins rentable par rapport à cette richesse.
- Le secteur de l’agriculture : on peut le définir comme une culture du sol pour la production des denrées pour les Hommes ainsi qu’aux animaux. Ce secteur a du potentiel mais il faut instituer des réglementations , réaliser des reformes et surtout moderniser et diversifier le secteur, ce n’est pas logique que le secteur agricole , emplois prés de 18 millions de personnes dans le monde rurale mais le secteur dans le tout contribue au PIB avec 14 % , un paradoxe qui s’explique par la dépendance de l’agriculture marocaine aux conditions climatiques (alors que le résultat est garantie contrairement chez les concurrents). Et pour lutter contre ses contraintes, une modernisation et une diversification s’imposent comme condition primordial pour booster le secteur.
- Le tourisme ; Marrakech a été classée la 6 ème meilleure destination mondiale et meilleur destination dans son continent et aussi elle a été élue la ville de l’année selon le “Word travel awords”, l’organisme répute qui a pour but la récompense de l’excellence dans le secteur industrie § tourisme. Alors le tourisme est aussi l’un des piliers de l’économie nationale , mais il y a le reste du patrimoine culturel sous exploité comme dans le sud .Dernièrement on constate une baisse des visiteurs étrangers à cause de la crise alors il ya aussi un manque a gagner dans ce secteur , les responsables doivent faires des promotions à l’international ainsi qu’au national .
- On peut dire aussi que le Maroc dispose du pétrole parce que c’est pas possible que l’Algérie on a, la Mauritanie aussi mais le Maroc non puisque on partage tous le Sahara .
- On peut aussi distinguer d’autre facteur qui peut servir de sources de développement économiques ; L’emplacement géographique stratégique du Maroc peux s’appuyer en sa faveur pour attirer les investissements étrangers , (la proximité du pays du vieux continent , ce facteur est décisif de ce qu’il peut réduire le coût du transport pour les investisseurs ) ainsi que la stabilité politique du pays et un environnement juridique favorable pour investir lui procure une bonne réputation d’investissement au niveau internationale, une main d’œuvre qualifiée , un bon marché et une pyramide des âges qui se caractérise par sa jeunesse ( tirant la moral de l’empire chinois comment elle pus faire rentabiliser et utiliser le facteur du travail pour devenir l’un des 3 pôles économiques mondiaux et que les experts prévoient qu’ ils vont détrôner les USA .
On peut conclure que le Maroc à du potentiel pour être performant économiquement et a aussi les moyens de réduire sa dépendance économique vis-à-vis de l’étrangers et augmenter sa capacité d’autosuffisance des produits alimentaires à travers une bonne gouvernance et une gestion rationnelle de ses sources
section 2 : Analyse des facteurs de blocage de la croissance au Maroc
« La problématique de croissance au Maroc reste une énigme »,
Dans son dernier mémorandum économique du pays, l’institution de Bretton Woods (BM) se pose une multitude de questions sur les difficultés de la croissance marocaine à décoller. Elle se contente de revenir sur les sempiternels facteurs de blocage effleurant à peine les vraies problématiques qui empêchent le Maroc d’avancer. Le message de la BW contenu dans le dernier rapport est en effet des plus ambigus, autrefois sans équivoque, devient plus conciliant.
« En dépit des réformes engagées, des chantiers d’infrastructure lancés, de la hausse de l’investissement public, d’une situation géographique des plus favorables, la croissance est encore à des niveaux insuffisants pour insuffler la dynamique indispensable à un décollage économique », rapportent les experts de la BW.
Pour eux, quatre défaillances ont été identifiées comme entraves majeures à la croissance :
- un marché du travail rigide
- une politique fiscale créant une charge trop élevée pour les entreprises,
- un régime de change à parité fixe
- un niveau de protectionnisme encore très élevé.
Pour la Banque mondiale, et en dépit d’une récente réforme du cadre réglementaire, le marché du travail au Maroc est l’un des plus rigides au monde. « Le Maroc souffre de l’embauche avec moins de flexibilité que les pays concurrents pour ajuster les coûts », explique le mémorandum. Et le nouveau Code du travail n’arrangera certainement pas les choses. Il implique des coûts de licenciement plutôt élevés avec une moyenne de 83 semaines de travail, soit 19 mois. La banque va plus loin en estimant que l’augmentation de 10% du Smig instituée suite à l’accord du 30 avril 2003 n’a fait qu’affaiblir la compétitivité des entreprises marocaines.
Le système fiscal largement déséquilibré est également pointé du doigt. Avec des impôts directs qui rapportent plus que les impôts indirects alors que la norme, dans une économie de marché, est inversée, le Maroc ne peut pas se payer le luxe de retarder encore plus la réforme fiscale. En 2004, l’IS et l’IGR qui taxent le capital et la main-d’œuvre ont rapporté 36 milliards de Dhs contre 34 seulement pour les impôts indirects dont 25 milliards au titre de la TVA.
Les impôts directs sont non seulement trop dominants mais leurs taux sont jugés trop élevés. Ainsi, pour la BM, le taux correspondant à la tranche marginale de l’IGR (44%) appliqué au Maroc est parmi les 20 plus élevés au monde. Le taux d’imposition des revenus individuels « augmente les charges salariales, décourage l’embauche des travailleurs qualifiés et encourage leur migration », expliquent les experts de la BM.
Concernant le taux de change, le mémorandum de la Banque mondiale estime qu’il est temps que le Maroc bascule vers un taux de change plus flexible. « Il ne s’agit pas de passer à un système flottant mais plutôt de faire les ajustements nécessaires et surtout le plus souvent possible. A commencer par le fait que le dirham s’est apprécié par rapport au dollar de 20% depuis la moitié des années 1990 », estiment-ils.
En matière de protectionnisme, la Banque mondiale ne fait pas dans la dentelle : « le Maroc est le 3ème régime le plus restrictif dans le monde ». En clair, l’économie marocaine est surprotégée avec un taux de droits de douane moyen de 52%, Ce sont donc ces contraintes qui créent un « blocage du processus de transformation structurelle du secteur privé », conduisant à une faible diversification productive, notamment dans les exportations.
Les statistiques de l’Office des changes le prouvent d’ailleurs : depuis 15 ans, elles évoluent moins rapidement que celles des pays concurrents. Entre 2001 et 2004, les exportations marocaines ont progressé en moyenne de 2% par an, contre 29% pour la Roumanie, 25% pour la Turquie ou encore 14% pour l’Egypte et 10% pour la Malaisie. Le manque de diversification est également préjudiciable. Les mêmes produits rapportent depuis plus de 10 ans, 60 milliards de Dhs sur un total de l’ordre de 86 milliards. Des produits d’un bas niveau de sophistication et comportant très peu de valeur ajoutée, constate la BM. La valeur ajoutée était de 17% environ en 2003, contre presque 30% pour la Turquie, 47% pour la Pologne et 65% pour la Hongrie.
Justice défaillante, Oui mais qu’en est-il de la mauvaise gouvernance, de la défaillance du système judiciaire, des pratiques monopolistiques, des situations de rentes, de la corruption ou encore de l’informel largement toléré… Le meilleur baromètre pour juger l’environnement des affaires reste la Justice. Régulièrement fustigée, la Justice au Maroc, dont la réforme tarde à venir, est épinglée pour son manque d’indépendance. Et pourtant la Banque mondiale n’y fait presque pas ou peu allusion. Instrument juridique de taille dans le processus de répression qui a suivi les événements du 16 mai, la justice marocaine est actuellement l’institution la plus visée par les rapports des instituts internationaux. « Un climat des affaires sain nécessite une justice plus impartiale », estime un opérateur de la place. Les grands procès, n’ayant abouti à aucun résultat, n’ont pas envoyé les bons signaux aux opérateurs économiques qui ont encore le spectre de l’assainissement trop présent dans les esprits.
Assurance-maladie obligatoire, dégraissage de l’administration publique et son impact sur les caisses de retraite, résorption du chômage, le gouvernement a engagé le Maroc dans des dépenses récurrentes sans qu’y soient associées des recettes adéquates, faiblesse de la croissance oblige. Résultat, les prévisions sur le creusement du déficit public sont plutôt alarmistes : « les réformes structurelles entamées aujourd’hui vont-elles créer, demain, les conditions d’une croissance élevée permettant ainsi d’ajuster à l’avenir recettes et dépenses ? », se demande un économiste. Rien n’est moins sûr, « l’informel, toléré par le régime au nom d’une stabilité sociale, fait rage au Maroc », est-il indiqué dans le dernier rapport du Bertelsmann Transformation Index (BTI) pour 2006. Il s’agit d’un classement global qui analyse et évalue la dynamique de 119 pays en transition ou en développement, leur capacité à aller de l’avant avec, comme objectif, d’isoler le caractère de la qualité de gestion du pays.
Equilibre fragile Lutter contre l’informel et générer suffisamment de recettes fiscales pour financer les infrastructures sociales sans pour autant provoquer un déséquilibre social, c’est le défi auquel le Maroc doit faire face. « Les filets sociaux ont été avant tout des filets sécuritaires. Engager des réformes en profondeur, c’est remettre en question ce type d’équilibre », analyse un observateur économiste. Concernant la gouvernance, la Banque Mondiale met en avant un manque de coordination entre ministères, une déperdition de l’information, un processus décisionnel mal défini, la lenteur des réformes en raison de la recherche constante du consensus. La dépendance de l’économie nationale des centres de pouvoir est largement passée sous silence. Séparer la sphère économique du pouvoir politique reste l’un des défis majeurs auxquels doit faire face le Maroc. Le salut ne viendra certainement pas de l’intérieur. Jusqu’à présent la dépendance du capitalisme marocain à l’égard du système trouvait son origine dans le clientélisme ou le mécanisme de rentes que seule permet une économie fermée. Seule la mondialisation pourra y remédier. Et encore, riposte cet économiste : « le système des champions nationaux est assimilé, par les opérateurs économiques nationaux ou internationaux, à une mainmise du Pouvoir sur les secteurs les plus productifs de l’économie marocaine ».
Les solutions proposées ne vont certainement pas dans le sens de la libéralisation de l’initiative privée. « Il faut d’abord un leadership politique des autorités du pays au plus haut niveau, avec un conseil de coordination de haut niveau présidé par l’autorité la plus haute du pays et s’appuyant sur une participation active du secteur privé », précise-t-on dans le rapport.
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